Élections des chefs collinaires : de nombreuses irrégularités constatées à travers le pays

Ce lundi 25 août, les élections des chefs collinaires se sont déroulées dans tout le pays, mais elles ont été marquées par de nombreuses irrégularités, selon des témoignages recueillis sur plusieurs centres de vote.
Dans la province de Burunga, deux personnes chargées de superviser le scrutin ont été arrêtées par la police. Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Prosper Ntahorwamiye, a précisé que ces personnes sont tenues responsables des manquements constatés.
Sur la colline Kibimba, zone Mabanda, des électeurs ont observé que certains agents électoraux remplissaient des bulletins de vote au nom de personnes absentes et les introduisaient dans les urnes. Alerté, le commissaire de Mabanda est intervenu, ordonnant le contrôle des bulletins, confirmant les faits et faisant arrêter les deux présidents de bureaux de vote impliqués. Ceux-ci ont été rapidement remplacés.
Dans la colline Rumbaga, zone Rukeco, commune de Ngozi, des militants du CNDD-FDD ont été vus orientant les électeurs sur leur choix de vote. Certains candidats disposaient de cartes électorales supplémentaires au nom de personnes inexistantes, utilisées pour influencer le scrutin.
Dans la commune de Kirundo, des électeurs ont dénoncé des irrégularités similaires, notamment le retrait de certains candidats des listes. Selon eux, ces pratiques ont favorisé certains candidats et limité la participation des citoyens ne faisant pas partie du parti au pouvoir.
Dans plusieurs quartiers de Bujumbura, notamment Jabe, Kanyosha et d’autres localités de la province, la participation a été jugée faible avant midi. Le président de la République, Evariste Ndayishimiye, qui a voté ce matin à Musama, sa colline natale en province Gitega, a expliqué que cette faible affluence pourrait s’expliquer par le fait que les acteurs politiques sont moins motivés par l’intérêt général que par des enjeux matériels limités, moins importants que lors d’autres scrutins.
Le président de la CENI a rappelé que toute personne prise en flagrant délit de fraude sera traduite devant la justice.