Les guichets du Commissariat Général des Migrations à Kayanza, Ngozi et Muyinga minés par les pots-de-vin
Par : Danny-Claire Iratwumva
Les guichets du Commissariat Général des Migrations, chargés de délivrer les passeports au Burundi, posent problème dans les communes de Kayanza, Ngozi et Muyinga, selon les témoins. Ils indiquent que l’obtention d’un passeport s’accompagne de longues attentes et de pots-de-vin élevés, rendant la procédure presque inaccessible pour une grande partie de la population.
Chaque jour, plus de 100 personnes se présentent dans les guichets pour obtenir un passeport. Des citoyens rencontrés expliquent que les demandeurs sont classés selon des listes affichées, mais que cette organisation ne garantit pas que chacun reçoive son document dans les délais prévus. Ils précisent que ceux qui n’ont pas les moyens financiers doivent parfois attendre six mois, voire un an.
Pour obtenir un passeport rapidement, il faut verser jusqu’à un million de francs burundais, rapportent certaines personnes ayant tenté la procédure. Selon elles, ceux qui paient cette somme reçoivent leur document en seulement trois jours. À Ngozi, ces pratiques illégales seraient notamment attribuées à trois policiers qui, avec des complices basés à Bujumbura, facilitent l’accès aux passeports contre paiement.
Les jeunes hommes et les hommes en âge de travailler sont les plus touchés, cherchant à se rendre en Ouganda, au Kenya ou en Tanzanie, précisent des habitants de la région. Ils ajoutent que les autorités provinciales reconnaissent que ces pratiques existent et que les demandeurs de ce document demandent aux autorités compétentes de trouver une solution à ce problème.

