La SOSUMO, tous les indicateurs au rouge
La Société Sucrière du MOSO fonctionne au ralenti depuis un certain temps. Des pannes techniques, manque de fertilisants et autres produits chimiques, le personnel qui se lamente ; bref, toute une crise financière handicape les travaux au sein de cette usine de production du sucre qui vire vers une faillite précipitée.
Le 15 mars de chaque année, la société de culture de canne à sucre, de production et de commercialisation du sucre, SOSUMO, clôture la période de sarclage. Cette période qui commence avec le mois d’octobre quelque fois se prolonge jusqu’au 20 mars. A la SOSUMO, le sarclage se fait à la main mais aussi à l’aide des herbicides. Mais ce produit n’a pas été disponibilisé cette année culturale. Selon certains travailleurs de la SOSUMO, cela impacte sur la saveur des cannes à sucre et donc sur la production.
Les machines chaudières constituent un autre élément qui fait monter la tension chez le personnel de l’usine de production du sucre. Ces machines qui produisent de l’énergie utilisée durant toute la période de la campagne de récolte sont, selon nos sources, en panne depuis la campagne précédente. Les techniciens chargés de la réparation de ces machines seraient en colère car ils sont mal payés. La situation inquiète les travailleurs de cette usine qui pensent que la campagne n’aura pas lieu.
Manque de fertilisants et engrais chimique
Les stocks de la SOSUMO ne comptent actuellement que 273 tonnes d’engrais chimique qui ont excédées l’année dernière. Selon nos sources dans cette usine, une tonne d’engrais chimique fertilise 5 hectares. Les 273 tonnes devraient alors être utilisées pour 1365 hectares. 1 kg d’engrais est acheté à 2425 francs burundais. Ce qui signifie que pour les 273 tonnes, la SOSUMO a débloqué 666.396.000 de francs burundais. Mais la date de péremption de ces centaines de tonnes d’engrais est fixée au mois de juillet cette année, bien avant la campagne de fertilisation des cannes à sucre qui se fait à partir du mois d’octobre. Pour ne pas perdre les plus de six cents millions dépensés à l’achat de ces fertilisants, les travailleurs de la SOSUMO, trouvent que l’usine devrait les vendre aux agriculteurs avant cette péremption.
Plainte du personnel
« La SOSUMO est vraiment au bord de la faillite. » Alerte son personnel qui déplore toutefois que les responsables de l’usine et les dirigeants du pays semblent ne pas se soucier de la seule usine de production du sucre qu’a le Burundi.
« C’est incompréhensible que des signes évidents montrent que la campagne de production de sucre risque de n’avoir pas lieu au mois de juin prochain, mais le gouvernement ne réagit point et laisse couler l’usine sans intervenir. » Explique un des employés de la SOSUMO.
A toutes ces grognes, la Direction Générale de la SOSUMO n’a toujours pas réagi.