A Musaga, les habitants réclament du ministre de l’intérieur le même traitement que ceux de Mugoboka.
Les habitants de certains quartiers de la zone Musaga en mairie de Bujumbura sont désorientés par des propos contradictoires sur la démolition des maisons construites en violation de normes. Certains quartiers tels GASEKEBUYE et GITARAMUKA de cette zone n’ont jamais été viabilisés mais certaines de leurs maisons ont été détruites. Ce qui contraste avec les propos tenus ce lundi par le ministre de l’intérieur.
Ce lundi, le ministre de l’intérieur a indiqué que les parcelles concernées par la démolition sont celles ne respectant pas les normes de l’urbanisme des quartiers viabilisés. Le ministre de l’intérieur, Gervais NDIRAKOBUCA , l’a déclaré lors d’une descente effectuée à MUGOBOGA, une localité situé au quartier Mutanga -Sud. Une descente consécutive aux grognes de la population de la localité après une campagne de démolitions de leurs maisons par les administratifs. Le constat du ministre a été qu’il y a eu excès de zèle de la part des administratifs. Il a tenu donc à clarifier les quartiers qui devraient être concerné par la démolition. « Sont concernés uniquement les quartiers qui ont étaient viabilisés par l’urbanisme. Le moindre centimètre construit au-delà des bornes implantées par les services de l’urbanisme doit être restitué .Dites au propriétaire qu’il n’a pas droit de construire au- delà du périmètre octroyé par l’urbanisme. Le moindre centimètre que tu as dépassé appartient à l’état et doit retourner dans l’espace de l’état. Curieusement ici à Mugoboka, il n’ y a jamais eu de viabilisation », a déclaré le ministre de l’intérieur.
La zone MUSAGA compte également des quartiers non viabilisés à l’instar des quartiers Gasekebuye 1 et Gitaramuka. Pourtant, les administratifs de ces quartiers ont déjà débuté la campagne de démolition des maisons. C’est le cas de Gasekebuye 1. « A Musaga à partir de la 1ère avenue en montant jusqu’à Gikoto, ce sont des quartiers non viabilisés. Mais, un grand nombre des habitants a été sommé de démolir. De la route goudronnée jusqu’à Gikoto à l’extrême est de Musaga, la population a reçu l’ordre de démolir. A l’aide d’une pioche, on fait un trou sur ta maison pour te signaler que tu es sur la liste de ceux qui doivent démolir », a témoigné un habitant sur place.
Ceux qui ont déjà démoli leurs maisons ne sont pas tranquilles. L’administration locale leur menace en évoquant une possible deuxième tour de démolition. « On te dit que même si on a déjà procédé à la démolition, on devra refaire l’exercice. Ils disent qu’il faut dégager jusqu’à 3 mètres à partir de la route .Au départ, on prenait pour repères les lignes du courant électrique. Mais aujourd’hui, on nous dit qu’il faut coûte que coûte dégager les 3 mètres. C’est vraiment un casse-tête. On ne sait pas quoi faire », ajoute- t- il.
Au quartier Gasekebuye 1, la campagne de démolition a déjà débuté mais le quartier GITARAMUKA est encore épargné. Malgré tout, certains ménages de ce quartier ont été avertis à la fin de la semaine dernière qu’ils se trouvent sur la liste noire de démolition. Ils ont jusqu’à deux semaines pour le faire eux même, à défaut de quoi, ils se verront infliger de lourdes amendes.
La majorité de parcelles des quartiers Gasekebuye 1 et Gitaramuka sont des parcelles d’héritage ou alors achetées aux héritiers.