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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burundi : la santé mentale, un défi oublié malgré l’urgence

Le monde célèbre ce 10 octobre la Journée mondiale de la santé mentale, instaurée en 1992 par la Fédération mondiale de la santé mentale et soutenue dès ses débuts par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le thème retenu pour l’édition 2025, « Accès aux services de santé mentale en cas de catastrophes et d’urgences », met en lumière la nécessité de garantir une aide psychologique et un soutien psychosocial aux personnes touchées par les conflits, les catastrophes et les déplacements forcés.

Au Burundi, la situation de la santé mentale reste préoccupante. Le pays fait face à une forte prévalence de traumatismes psychiques, héritage des crises et des conflits du passé. Les malades mentaux sont visibles dans les rues de Bujumbura comme dans les collines de l’intérieur du pays. Selon une enquête menée en 2019 par le ministère de la Santé, en collaboration avec la Coopération suisse et l’Institut de Statistiques et d’Études Économiques du Burundi (ISTEEBU), la pauvreté extrême, le chômage prolongé, les maladies chroniques, ainsi que des facteurs héréditaires ou génétiques figurent parmi les principales causes des troubles mentaux.

Le manque d’accès aux soins spécialisés et le faible nombre de professionnels qualifiés demeurent les principaux défis. Le Centre Neuropsychiatrique Kamenge (CNPK) reste la seule structure de référence accueillant les patients orientés par les formations sanitaires du pays. Cette situation rend la prise en charge difficile, surtout en dehors de la capitale.

À cela s’ajoute la difficulté d’obtenir des médicaments, dont le coût élevé entraîne souvent des interruptions de traitement et des rechutes. La situation est encore plus complexe pour les personnes déplacées ou vivant dans la précarité, pour qui l’accès aux soins est quasi impossible.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations, en situation d’urgence, une personne sur trois souffre d’un trouble de santé mentale, et une sur vingt présente des troubles graves. Ces chiffres rappellent l’urgence d’agir. Comme le souligne le journal IWACU, la santé mentale fait partie intégrante du bien-être général et dépend d’un ensemble de facteurs individuels, sociaux et structurels.

Au Burundi, où les séquelles des crises passées se font encore sentir, garantir des services de santé mentale accessibles et adaptés demeure un impératif souvent relégué au second plan.

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