Le remplacement des anciens billets freine les activités de la population
Les citoyens burundais œuvrant dans différents secteurs du pays continuent à
alerter que la mesure de la Banque de la République du Burundi de retirer de
la circulation les anciens billets de cinq et dix mille francs affecte beaucoup
leurs activités. A Muruta, certains habitants ne comprennent pas pourquoi ils
ne sont pas capables de faire des achats alors qu’ils ont de l’argent. En mairie
de Bujumbura, cette mesure crée un climat de mésentente dans le transport en
commun.
A Bujumbura,
Les citadins affirment qu’il est difficile de se déplacer ces jours-ci. Un passager
qui n’a pas de petite monnaie n’est pas autorisé à entrer dans un bus de
transport en commun. « Lorsque nous allons prendre un bus, les chauffeurs
nous disent que celui qui n’a pas de petite monnaie ne peut pas entrer. Ils ne
veulent pas prendre ces gros billets de 5 et 10 mille francs. »
Une autre citoyen indique qu’il a assisté à une bagarre entre un passager et
un convoyeur parce qu’on lui a donné un ancien billet de cinq milles francs.
« Avant-hier, un convoyeur s’est bagarré avec un client au niveau de
l’Université Lumière. Le passager avait un ancien billet de cinq mille francs et le
convoyeur disait qu’il n’avait pas de change. Le convoyeur insistait pour que le
passager paie, et le passager de son côté répondait que le billet qu’il donnait
faisait partie de la monnaie burundaise. Le convoyeur a fini par céder et le
client est parti sans payer. »
Certains habitants de la capitale économique demandent avec insistance au
gouvernement de mettre à la disposition de tous les Burundais les nouveaux
billets.
A Muruta,
Certains habitants de la zone Rwegura de la commune Muruta en province
Kayanza estiment qu’ils peuvent mourir de faim alors qu’ils ont de l’argent.
Ceux qui n’ont pas de comptes dans une banque sont sommés d’en ouvrir un
pour pouvoir avoir la chance de faire changer les anciens billets en nouveaux
billets mais curieusement selon nos sources même ceux qui ont des comptes
bancaires rentrent bredouilles. « En commune Muruta, nous trouvons que la
mesure de changer les anciens billets a été prise de façon précipitée et cela
n’aide en rien la population. Nous allons mourir de faim. Une fois à la banque,
ils nous disent que pour qu’on nous donne ces nouveaux billets, nous devons
avoir un compte. Curieusement, même ceux qui ont versé leur argent dans les
comptes, ils ont été informés que les nouveaux billets n’étaient pas encore
disponibles. » Nous a raconté un habitant de Muruta.
Actuellement, ces habitants cette zone trouvent qu’avoir un billet de cent
francs est mieux qu’avoir un billet de cinq mille ou de dix mille. « Pour nous,
celui qui a pris cette décision sans mettre en place les mesures
d’accompagnement n’a fait que perturber nos activités. Tu peux passer toute
la journée à chercher là où tu peux dépenser ton billet de cinq mille mais en
vain. C’est pareil quand tu cherches à le changer en petites coupures. Les
billets de mille, deux mille ou encore de cinq cents francs ne sont plus
disponibles. »
La population demande que ceux qui ont pris cette mesure de tout faire pour
que ces nouveaux billets soient disponibles car leur manque ne fait que freiner
les activités dans différents coins du pays.
Ce jeudi, le ministère de l’intérieur, du développement communautaire et de la
sécurité publique a appelé les personnes qui n’ont pas de comptes en banque
à aller déposer les anciens billets de cinq et dix mille francs aux bureaux de
leurs zones respectives et récupérer des récépissés en attendant le
remboursement de leur argent.