Après six ans, la famille de Christophe Nkezabahizi décimée n’a pas encore justice
Six ans déjà jour pour jour après l’assassinat du journaliste et preneur des images à la Radiotélévision nationale du Burundi Christophe NKEZABAHIZI ainsi que sa famille en zone Ngagara dans la municipalité de Bujumbura, la justice reste muette. La famille des victimes ne cesse de demander de la lumière et que les auteurs soient traduits devant la justice. Retour sur les circonstances de l’assassinat de cet ancien employé de la RTNB ainsi que sa famille.
Christophe Nkezabahizi, journaliste et preneur des images à la Radiotélévision nationale du Burundi a été exécuté vers 14 heures en date du 13 octobre 2015 à son domicile sis au quartier 3 de la zone Ngagara. Il a été assassiné avec son épouse Alice NIYONZIMA, ses deux enfants, Inès NIKURA- KAMIKIMANA âgée de 16 ans, Trésor IRAKOZE alors âgé de 14 ans et Evariste MBONIHAKUYE, cousin de Christophe NKEZABAHIZI.
Les enquêtes de la Rpa ont révélé que le domicile de feu Christophe NKEZABAHIZI a été attaqué par des éléments lourdement armés de la police de la protection des institutions, API. Une opération qui était dirigée par Désiré UWAMAHORO, à cette époque commandant de la brigade anti-émeute, ont souligné nos sources.
Après avoir défoncé la porte de la maison, ils ont obligé à la famille de sortir et ils les ont tous exécutés agenouillés à l’intérieur de leur parcelle.
Selon des témoignages des habitants de la localité, les forces de sécurité leur ont d’ailleurs refusé de prendre soin des corps de leurs voisins. Des corps qui finiront par être emmenés par la même police aux environs de 18 heures.
Après ce forfait, la police a annoncé qu’elle était à la poursuite des assaillants qui avaient lancé des grenades dans la localité et que des enquêtes allaient être amorcées.
Après 6 ans que Christophe NKEZABAHIZI ait été tué, la famille, amis et proches continuent à demander de la lumière sur ce meurtre et que les auteurs soient traduits devant la justice.
Jean-Marie HEZIMANA, membre de la famille NKEZABAHIZI, lance un appel au président de République actuel de s’activer vu que la justice n’a jusqu'à présent rien fait.
Regrets du syndicat des journalistes burundais
« C’est très regrettable de voir que durant toutes ces années rien n’a été fait pour que les bourreaux qui ont exécuté Christophe Nkezabahizi et toute sa famille soient traduits devant la justice », a déclaré le président de l’Union Burundaise des Journalistes, UBJ en sigle.
Alexandre Niyungeko souligne toutefois qu’il n’attend à rien de la justice burundaise tant qu’elle n’est pas toujours indépendante. Seulement, il garde espoir que tôt ou tard la justice va retrouver son blason et sévir.