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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Détresse en terre étrangère : le calvaire silencieux des domestiques burundaises en Arabie Saoudite

Détresse en terre étrangère : le calvaire silencieux des domestiques burundaises en Arabie Saoudite

Dans les coulisses sombres du marché international du travail, l'histoire de Dorcas Ndayizeye dévoile un système d'exploitation qui broie les rêves et les vies de travailleuses burundaises parties chercher fortune en Arabie Saoudite. Partie avec l'espoir de subvenir aux besoins de sa famille, cette jeune femme se retrouve aujourd'hui prisonnière d'un réseau qui transforme l'émigration en marchandisation pure des êtres humains. Son corps meurtri, sa santé déclinante et son désespoir illustrent les dérives d'un processus de recrutement où les droits humains fondamentaux semblent avoir été abandonnés aux oubliettes des intérêts mercantiles.

Partie avec la bénédiction du gouvernement burundais, Dorcas a vu son rêve d'une vie meilleure se transformer en cauchemar en seulement quelques mois. Sa santé s'est rapidement détériorée, la laissant dans un état critique. « Aujourd'hui, je suis mal en point. À l'hôpital, on m'a fait savoir que mon niveau d'oxygène était très bas, ce qui serait d'ailleurs à l'origine de mon saignement de nez. Je ne suis plus en mesure de continuer à travailler dans ces conditions », confie-t-elle désespérément à la Radio Publique Africaine.

La situation de Dorcas n'est malheureusement pas un cas isolé. Elle met en lumière un système opaque où les entreprises de recrutement semblent jouer un rôle trouble. L'entreprise EL FAYED INTERNATIONAL COMPANY, basée à Bujumbura et détentrice de la licence 007, est pointée du doigt. Des témoignages recueillis par la RPA révèlent que les conditions de travail promises ne correspondent pas à la réalité sur le terrain.

« Au début, on nous disait qu'on allait travailler pour un seul patron pendant deux ans. On ne savait pas qu'on allait dépendre des sociétés de recrutement. On l'a su juste à notre arrivée en Arabie Saoudite », témoigne un autre travailleur burundais. Cette pratique s'apparente à un système d'enchères où les travailleurs sont "vendus" au plus offrant pour des périodes variables, les privant de stabilité et de droits fondamentaux, notamment en matière de santé.

Face à cette situation alarmante, la Commission Nationale Indépendante des Droits de l'Homme (CNIDH) du Burundi a tiré la sonnette d'alarme. Sixte-Vigny Nimuraba, lors de la présentation du rapport annuel devant le Parlement burundais, a clairement appelé à une révision des accords : « Même si des conventions ont été signées entre les pays arabes et le Burundi, il est évident que les clauses des contrats n'ont pas été respectées. C'est pour cela que la CNIDH demande au gouvernement de résilier ces contrats et de mettre sur pied d'autres accords. »

Pendant ce temps, Dorcas Ndayizeye attend toujours une évacuation vers Bujumbura. Malgré l'urgence de sa situation, ni l'ambassadeur du Burundi en Arabie Saoudite, Jacques Nahayo, ni l'attaché d'ambassade prénommé Joël n'ont pris de mesures concrètes pour faciliter son retour ou assurer sa prise en charge médicale.

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