Cibitoke : Des milliers de réfugiés congolais dans un dénuement total
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La province Cibitoke, au nord-ouest du Burundi, fait face à une crise humanitaire depuis vendredi dernier. Des milliers de réfugiés congolais, fuyant les violences dans l'est de la République Démocratique du Congo (RDC), affluent dans la région. Stades et chefs-lieux sont transformés en abris de fortune.
Les communes de Rugombo et Buganda sont les plus touchées par cet afflux massif. À Rugombo, les réfugiés sont répartis entre le stade local, un site à Karurama et le chef-lieu de la zone de Cibitoke. En commune Buganda, ils sont installés au chef-lieu de la commune et dans la zone Ndava. Ces lieux d'accueil, aménagés à la hâte, sont loin d'être adaptés à la situation.
La majorité des réfugiés sont des femmes et des enfants, arrivés les mains vides après avoir tout abandonné dans leur fuite précipitée. Leur situation est alarmante : ils n'ont ni nourriture, ni abri adéquat, ni accès à l'eau potable ou à des installations sanitaires. Beaucoup dorment à la belle étoile, exposés aux intempéries et aux risques sanitaires.
L'absence totale d'assistance humanitaire aggrave leur détresse. Jusqu'à ce lundi soir, aucune aide alimentaire ou matérielle n'avait été distribuée. Les réfugiés craignent de mourir de faim et appellent à l'aide.
La situation est d'autant plus préoccupante que certains réfugiés se voient refuser l'hébergement chez des proches ou la possibilité de louer un logement, malgré leurs moyens. Le gouverneur de Cibitoke a même menacé de renvoyer ces Congolais chez eux, prétextant que la paix règne en RDC, c’était lors de son passage au stade de Rugombo.
Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique, l'afflux a débuté le 14 février. Le Burundi a déjà accueilli environ 10 000 réfugiés dans les provinces de Bubanza et Cibitoke. Le ministère a indiqué collaborer avec le HCR pour gérer cette crise imprévue, mais les effets de cette collaboration ne sont pas encore visibles sur le terrain.