Un auteur de violations graves des droits de l’homme sur la scène internationale, fustige l’IDHB
L’Initiative pour les droits humains au Burundi IDHB en sigle, trouve que le premier ministre burundais Gervais Ndirakobuca ne devrait pas participer à un sommet de haut niveau à cause de son implication dans les meurtres et autres violations graves des droits de l’homme dont sont victimes les opposants au gouvernement.
Le premier ministre Gervais Ndirakobuca participe à un sommet pour un pacte financier international à Paris.
‘’En accueillant l’un des principaux auteurs de violations des droits humains, la France a tourné le dos aux victimes d’exécutions extrajudiciaires, de tortures et d’autres crimes graves au Burundi.’’ Propos de Carina Tertsakian, chercheuse au sein de l'Initiative pour les droits humains au Burundi cités dans une déclaration sortie par l’IDHB ce jeudi.
L'Initiative pour les droits humains au Burundi rappelle que Gervais Ndirakobuca faisait partie des autorités qui ont orchestré une répression sanglante contre les manifestants en avril 2015. Pour Tertsakian, Ndirakobuca tente de se présenter comme un homme politique respectable, soutenant les réformes promises par le Président burundais Évariste Ndayishimiye aux diplomates. Mais les burundais ne peuvent pas oublier le rôle de cette autorité dans différents crimes graves, affirme Tertsakian.
L’IDHB revient sur un rapport détaillé faisant état de l’implication personnelle de Ndirakobuca dans des meurtres et passages à tabac d’opposants au gouvernement et de son étroite collaboration avec d’autres auteurs d’exécutions extrajudiciaires et de torture, s’étendant sur plusieurs années. En 2014, plusieurs jeunes hommes menottés à l’arrière d’une camionnette ont été conduits dans une région reculée du pays, ‘’Ndirakobuca a tiré deux fois sur chacun d’eux dans la poitrine avec un pistolet, puis a ordonné à des policiers de jeter leurs corps dans une fosse’’, lit-on dans cette déclaration de l’IDHB.
Suite à cette implication dans les crimes de violations des droits humains, Gervais Ndirakobuca a été placé sous le coup des sanctions de l’Union Européenne, rappelle l’Initiative pour les droits humains au Burundi. Des sanctions que l’UE a levées sept ans plus tard en octobre 2022 car Gervais Ndirakobuca venait d’être nommé premier ministre du Burundi.
Carina Tertsakian, chercheuse de l’IDHB, déplore que l’UE ait choisi de renforcer ses liens avec le gouvernement burundais sans tenir compte de la situation des droits humains, au lieu de demander justice pour la répression de 2015.