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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Affirmation gratuite dans Bujumbura rural en proie à l'insécurité ?

novembre 17, 2014 0 3498
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Les autorités depuis le sommet de l’Etat à travers le Conseil national de sécurité ont un discours commun depuis quelques temps à propos de l’état sécuritaire. Ce sont les médias qui exagèrent et parfois mentent dans les informations concernant la sécurité. Et c’est le ministre de la Sécurité publique qui est allé plus loin en affirmant jeudi dernier qu’un responsable administratif a été soudoyé par un journaliste pour mentir sur la situation sécuritaire. Mais les propos du ministre renferment beaucoup de flous et de contradictions.

Le responsable administratif qui a reçu ce pot-de-vin est le chef de zone Muyira de la commune Kanyosha, Gédéon Mpitabavuma. Et pourtant, fin octobre, plusieurs cas d’insécurité dans cette zone avaient été signalés par la population. Une femme du nom de Chantal Nimbona avait par ailleurs été enlevée par des hommes armés et en treillis. Après cet enlèvement, le chef de zone Muyira a déclaré ce qui suit : « Nous avons échangé avec les militaires et les policiers, nous leur avons dit que la localité est menacée parce que la population nous rapporte qu’ils observent des mouvements de gens et de surcroit certains sont venus me chercher à mon propre domicile. Des gens qu’on observe sont souvent en tenue militaire ou en longs manteaux. Ce qui est sûr, ils ont des fusils en témoigne la population. Dernièrement, vers 20h, je n’étais pas encore rentré, la population m’a averti qu’ils ont vu un homme armé avec une fille dans les marais. Je me suis souvenu que j’avais déjà été attaqué à cet endroit et j’ai fui en courant. »

Gédéon Mpitabavuma a reconnu les difficultés pour lui-même de répondre aux appels au secours de la population : « Ils m’ont appelé au secours quand j’étais déjà dans une cachette. J’ai décroché mais je leur ai dit que c’est mieux qu’on s’en occupe le lendemain parce que quand je suis déjà dans ma cachette, même s’il s’agit de ma propre mère qui est kidnappée, je ne bouge pas pour ma propre sécurité. »     

Après ces faits, plusieurs réunions de sécurité ont été organisées dans la province Bujumbura. Dans une réunion du premier novembre dirigée par le gouverneur de Bujumbura en présence de l’administrateur communal de Kanyosha, du commissaire provincial de police, du chef de zone Muyira, Gédéon Mpitabavuna et la population, le gouverneur Jacques Minani a fait un discours similaire en affirmant l’existence de groupes armés qui perturbent la sécurité.   

Le ministre de la Sécurité publique a rejeté d’un revers de la main ces propos. Dans une réunion de sécurité jeudi dernier, Gabriel Nizigama a changé de discours en affirmant qu’il existe certains journalistes et médias qui ont d’autres objectifs en donnant de fausses informations sur l’état sécuritaire. Il n’a pas hésité à dénoncer un journaliste qui a donné un pot de vin au chef de zone Muyira pour mentir dans son interview.

Le lendemain de ces propos, le ministre de la Sécurité publique a toutefois reconnu qu’il n’a pas encore vu ce document signé par le chef de zone. Ce document serait aux mains des supérieurs hiérarchiques du chef de zone Muyira, un document que lui aurait fait signer un journaliste.

A la question de savoir ce que fait la police de ce dossier de corruption entre un journaliste et un responsable administratif, le ministre Gabriel Nizigama explique que l’important est que le concerné a demandé pardon.

Le traitement de cette affaire étonne plus d’un étant donné que selon la loi, le corrompu et le corrupteur sont susceptibles de poursuites judiciaires. D’ores et déjà, les propos concernant le chef de zone Muyira pourraient décourager la population qui avait soulevé ces cas d’insécurité en sa présence.

A ce jour, le nom du soi-disant journaliste qui aurait soudoyé le chef de zone Muyira n’a pas été dévoilé par le ministre de la Sécurité et le chef de zone lui-même vaque à ses activités sans être inquiété.   

Le ministre de la Sécurité publique disait être au courant d’un document attestant cette corruption. Au niveau de la province de Bujumbura, le gouverneur Jacques Minani dit ne pas être au courant de ce document. Il nous a renvoyé au niveau de l’autorité de la commune Kanyosha. Quant à ce dernier, nous l’avons joint mais sans succès.

     

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