Welcome to RPA   Click to listen highlighted text! Welcome to RPA Powered By GSpeech

Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

AMISOM : Le Commandant du contingent burundais accusé d’entretenir la division au sein des troupes

janvier 12, 2016 5279
Rate this item
(0 votes)
De fortes tensions sont rapportées au sein du contingent burundais de l’AMISOM, la mission de maintien de la paix de l’Union Africaine en Somalie. Le Commandant du contingent, le Colonel Bibonimana surnommé ‘’Gatovyi’’ est pointé du doigt par les militaires comme alimentant ces tensions. Ils l’accusent de s’acharner particulièrement sur les militaires issus des anciennes Forces Armées Burundaises (ex-FAB) et d’avoir fui au lieu d’apaiser les troupes en mission difficile.  
Selon des sources militaires au sein du contingent Burundais de la force de maintien de la paix de l’AMISOM, les premières tensions sont apparues lorsque le commandant du contingent leur a ordonné de ne plus utiliser les connexions internet. Le Colonel Venant Bibonimana surnommé ‘’Gatovyi’’ a été explicite à l’endroit de ses troupes en exigeant que « tout le matériel donnant accès à internet de même que le matériel de transmission » soit remis dès lundi 4 janvier 2016 au commandement. 
 
Pour les militaires basés en Somalie, cet ordre ne vise qu’à créer des divisions avec des risques de graves conséquences sur leur mission de maintien de la paix : « notre Commandant nous divise au lieu de nous rassurer. Vous comprenez qu’en conséquence notre travail n’est pas bien fait. On se retrouve à se surveiller les uns les autres au lieu d’accomplir la mission qui nous a amené ici. Le climat est très malsain car on nous empêche de communiquer avec nos familles » s’inquiètent les militaires basés en Somalie. Leur inquiétude est fondée sur le fait que leurs supérieurs leur ont menti indiquant que l’objectif était un recensement de tout le matériel donnant accès à internet et celui de communication : « après avoir remis ce matériel, ils nous l’on rendu mais avec l’ordre de ne pas l’utiliser ». 
 
Parmi les torts reprochés au commandant du contingent Burundais, le Colonel Bibonimana, c’est son acharnement sur les commandants des camps regroupant un grand nombre de militaires issus des anciennes Forces Armées Burundaises (ex-FAB). Au point que lorsque l’un d’eux prend son congé, « il est arrêté comme un malpropre à l’aéroport de Bujumbura et fouillé comme s’il est un ennemi du pays par des agents du service des renseignements » nous révèlent nos sources. Les mêmes informations indiquent que le passeport d’un des militaires vivant dans un quartier dit contestataire du troisième mandat du Président Nkurunziza a été photographié et envoyé au SNR ainsi qu’à la police à Bujumbura.
 
 
 
Le commandant du contingent accusé de vouloir empoisonner certains militaires
 
 
 
Selon les militaires basés en Somalie, ils disent avoir découvert l’intention véritable du commandant du contingent, le Colonel Bibonimana surnommé ‘’Gatovyi’’. Cette intention serait d’empoisonner certains militaires issus des ex-FAB ou soupçonnés de ne pas soutenir le troisième mandat du Président Nkurunziza : « on nous empêche de parler à nos familles et nos amis. Mais ‘’Gatovyi’’ doit savoir qu’il ne nous empêchera pas de parler et de révéler qu’il veut nous empoisonner. Nous pensons que c’est cela qui le met en colère » nous indiquent ces militaires. 
 
Les militaires indiquent qu’en principe, chacun apporte son bol pour être servi au moment du déjeuner. Mais en date du 7 janvier 2016, l’ordre a subitement changé, confirmant ainsi les soupçons de tentative d’empoisonnement : « ils ont d’abord changé les cuisiniers. Ensuite, la nourriture a été acheminée sur le terrain où on nous donne les ordres. Quand ton tour arrive pour être servi, on te prend ton assiette et on te donne la nourriture sur une autre assiette qu’ils avaient prévue. On a eu peur et on n’a pas mangé de la journée » nous confie un des militaires burundais. La tension est montée d’un cran lorsque certains militaires ont commencé à protester : « si tu osais poser une question concernant ces changements, un autre militaire te prenait en photo immédiatement en menaçant de nous emprisonner si on ne mangeait pas » raconte en colère un autre militaire de l’AMISOM. 
 
Justement après ce refus de manger, les menaces ont commencé à tomber contre certains militaires accusés de diviser le contingent. Des militaires ont été arrêtés le lendemain en date du 8 janvier 2016 par leurs camarades sous accusation de donner des informations sur la gestion du contingent : « même si ils ont rétabli les anciens cuisiniers, ils commencent à accuser tout haut untel ou untel de donner ces informations aux radios ». Parmi les militaires accusés d’entretenir la division avec la complicité du commandant du contingent, il y a un sous-officier, l’Adjudant-Major Venant Ntunzwenimana appelé ‘’de corps’’ de matricule 74752 ainsi que le G1 du contingent Lieutenant-Colonel Albert Ntezimana et le G4 chargé de la logistique : « en principe, le ‘’de corps’’ aurait dû déjà être rentré au Burundi avec le 29ème bataillon. Mais au lieu de cela il est resté pour diviser les troupes » poursuivent nos sources. 
 
 
 
Le pouvoir viserait-il le départ du contingent Burundais de Somalie ?  
 
 
 
Certains militaires en Somalie indiquent avoir eu vent d’un plan de déstabilisation dans le but de faire quitter le contingent de la Somalie. Selon nos sources, « le Colonel Bibonimana surnommé ‘’Gatovyi’’ ne peut pas avoir agi seul. Il aurait reçu ses ordres du Président de la République ».  Pour ces mêmes militaires, « le pouvoir cherche à créer un prétexte pour précipiter notre départ car sinon comment expliquer que les militaires burundais qualifiés de plus efficaces et vaillants sur le terrain soient divisés ainsi » s’interrogent-ils.
 
Les militaires Burundais déployés au sein de l’AMISOM demandent au Commandant de la mission de maintien de la paix (Force Peace Commander) d’organiser dans l’urgence une réunion à l’intention du contingent Burundais « afin d’éviter des conséquences fâcheuses pour la mission ». Ils demandent aussi que leur droit de communication avec leurs familles soit rétabli afin qu’ils puissent aussi se tenir au courant de la situation au Burundi. Selon eux, le Colonel Bibonimana affiche des distances avec ses troupes ce qui rend impossible la communication avec lui : « c’est comme si il crée un camp dans un autre camp. Quand il arrive, il s’enferme avec ses gardes de confiance et personne ne peut l’approcher » déplorent les militaires. Aussi, le même commandant du contingent a pris un congé pour rentrer au pays alors que ces tensions persistent, laissant croire aux militaires qu’il « fuit ses responsabilités ».
 
Le contingent Burundais au sein de la force de maintien de la paix de l’AMISOM est composé de 5.430 militaires. 
 

Leave a comment

Make sure you enter all the required information, indicated by an asterisk (*). HTML code is not allowed.

Faire un don

Nos journaux parlés

Qui est en ligne?

Nous avons 1142 invités et aucun membre en ligne

Click to listen highlighted text! Powered By GSpeech