Le HCR inquiet de la capacité du Burundi à prendre en charge ses rapatriés

Les réfugiés burundais manifestent de plus en plus une impulsivité de rentrer au bercail. Néanmoins, le Haut-Commissariat pour les Réfugiés fait savoir que leur accueil et leur suivi suscitent des inquiétudes suite aux défis socio-économiques et politiques auxquels fait face le Burundi. Le HCR demande ainsi un soutien solide de la part des donateurs et d'autres parties prenantes pour assurer la réintégration durable des réfugiés rapatriés.
Après investiture du Président Evariste Ndayishimiye et l’appel au retour qu’il a lancé aux burundais en exil, le nombre des réfugiés demandant à être rapatriés s’est accru considérablement. Cependant, comme l’illustre le plan conjoint pour le retour et la réintégration des réfugiés burundais de cette année dressé ce lundi 15 février, le Haut-Commissariat pour les Réfugiés, HCR, explique que la situation politique et socio-économique continue à avoir un impact défavorable sur la vie des Burundais en général.
Le HCR rappelle que la Stratégie Nationale de Réintégration socio-économique des personnes sinistrées au Burundi couvrant la période de 2017 à 2021 prévoyait pourtant comme priorités du gouvernement en ce qui est de la réintégration l’accès aux terres cultivables et à l’abri, l’octroi des opportunités aux marchés locaux et à la création de l’emploi et la facilitation de la participation à la vie communautaire.
A base du rapport sur le développement humain de 2020, le HCR montre que le Burundi occupait le 5ème rang des pays les moins développés. De même, poursuit le HCR, la Banque Mondiale estimait en cette même année que 75 % de la population burundaise vivaient en dessous du seuil de pauvreté et la Banque de Développement Africaine indiquait que 65 % de la jeunesse burundaise est sans emploi.
Au-delà de ces défis socio-économiques, le HCR trouve que le Burundi a été affecté par la pandémie de la Covid-19 et surtout par la fermeture des frontières du pays et de l’aéroport Melchior Ndadaye.
Considérant alors que les réfugiés font alors partie des personnes les plus vulnérables et que les provinces d’accueil tel Makamba, Kirundo et Ruyigi sont les plus pauvres et les plus affectées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition, le HCR estime que les 400 000 réfugiés attendus dans les années à venir ne peuvent pas être suffisamment accueillis et soutenus sans une assistance significative au développement.
Le Haut-commissariat pour les réfugiés estime donc qu’il est impératif que les parties prenantes ainsi que les philanthropes soutiennent le processus de rapatriement et de réintégration des réfugiés burundais.