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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Japhet Murishi, réalisateur de documentaires à Kampala sa ville d’exil

Japhet Murishi, un jeune burundais exilé à Kampala en Ouganda exerce le métier de communicateur et réalise des films documentaires. Il a quitté le Burundi vers la fin de l’année 2014.

‘’J’ai opté pour l’exil parce qu’il y avait beaucoup de tensions dans le pays et j’ai décidé de partir. J’ai été d’abord à Kigali au Rwanda, puis en Tanzanie, ensuite en Ouganda et par après à Nairobi au Kenya. Mais je me suis définitivement installé à Kampala en Ouganda’’, explique Japhet Murishi.

L’exil n’a pas été facile pour lui, mais il a tout fait pour s’acclimater en se débrouillant pour pouvoir vivre. Travaillant dans une maison de production et de communication, il précise que l’un des atouts qu’il avait, était son diplôme obtenu au Burundi : ‘’J’ai fait des études de communication au Burundi et j’ai cherché des contacts des personnes qui travaillent dans ce domaine pour obtenir du travail. Il est vrai que le diplôme est un atout, mais ne pas l’avoir ne t’empêche pas d’avoir un travail. Il faut avoir le courage et le cran pour le chercher, afin de pouvoir vivre décemment. Aujourd’hui, je fais la communication, du graphisme et design ainsi que la production des films documentaires.’’

Murishi affirme mener une vie décente grâce à son travail et subvient aux besoins de sa famille : ‘’Dans un premier temps, j’ai d’abord acquis de nouvelles connaissances dans le domaine de la communication avec la pratique. Avec le salaire que je reçois, je subviens à tous mes besoins et ceux de ma femme, on ne se plaint pas de nos finances.’’

Le jeune ambitieux ne manque pas de difficultés dans son travail. Selon Murishi, l’un des grands obstacles est la langue locale qu’il ne maitrise toujours pas : ‘’ Comme je suis étranger, j’ai besoin de travailler avec les nationaux, car je suis souvent en contact avec les ougandais et je ne parle pas leur langue. S’il n’y a pas un ougandais près de moi, j’ai du mal à travailler surtout que mon domaine est la communication.’’

Japhet Murishi fait un clin d’œil à d’autres burundais en exil de ne pas croiser les doigts au lieu de travailler : ‘’ Depuis l’époque de la royauté, nos ancêtres se rendaient dans les pays limitrophes à la recherche du travail. Souvent, ils ne revenaient plus chez eux parce qu’ils y trouvaient leurs comptes. Ce que devraient comprendre les burundais en exil est que de nos jours, peu importe où tu te trouves, tu dois bien t’intégrer et travailler pour subvenir à tes besoins et à ceux des tiens. Une bonne intégration te donne la force et l’envie de retourner un jour chez toi au lieu de toujours te considérer comme victime, parce que tu ne réaliseras aucun projet et ne retournera jamais dans ton pays.’’

Le jeune appelle les  burundais en exil à apprendre à être plus solidaire en s’entraidant mutuellement. ‘’Il faut qu’on apprenne à se lancer dans les affaires au lieu d’être introverti. Si tu es refugié dans un pays, tu es redevable à ton pays d’accueil ; tu dois donc contribuer à son développement, parallèlement au tien et du coup à ton épanouissement. Les burundais, nous avons tendance à se sous-estimer, et pourtant on a plusieurs potentiels, il suffit de s’ouvrir à son entourage.’’  Et de souligner qu’on connait le début de l’exil et jamais sa fin.

Article de presse sur l’émission Turiho du 09 Juin 2020. Avec le soutien de la Wallonie-Bruxelles International.

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