De Nakivale à Kampala : un réfugié burundais bâtit sa nouvelle vie
Par : Innocent-Valentin Singirankabo
Certains réfugiés burundais installés au camp de Nakivale en Ouganda s’organisent pour trouver des sources de revenus en dehors du camp. Parmi eux, Balthazar, un réfugié qui a réussi à se construire une vie décente à Kampala après un parcours difficile. Son histoire illustre la détermination de nombreux réfugiés burundais à sortir de la précarité.
Certains réfugiés burundais du camp de Nakivale en Ouganda se rendent en ville afin de travailler et subvenir à leurs besoins. L’un d’eux, que nous appellerons Balthazar pour des raisons de sécurité, vit désormais à Kampala où il a réussi à s’intégrer. Aujourd’hui, il parvient à subvenir à ses besoins grâce à de petits emplois qui lui ont permis d’économiser assez d’argent pour s’acheter une moto, utilisée pour le transport de personnes et de marchandises.
Installé au camp de Nakivale pendant un an et demi, Balthazar a fini par quitter les lieux, jugeant la vie au camp difficile. « Quand j'étais à Nakivale, je me réveillais le matin sans rien à faire. Alors j’allais au bar et je buvais du Waraggi et d’autres alcools illégaux qui coûtent 1 000 shillings. Tout l'argent que je gagnais y passait », confie-t-il.
Décidé à changer de vie, il partit pour Kampala où il trouva un emploi de balayeur. « Je travaillais au marché à ramasser les ordures, et c’est là que j’ai commencé à économiser. En une journée, je remplissais environ quatre camions. On remplissait un camion à deux et on était payés 4 000 shillings, soit 2 000 chacun », raconte-t-il.
Impressionné par son assiduité, le propriétaire du camion-poubelle lui proposa de travailler dans ses plantations.
Un jour, le camion du patron tomba en panne. Balthazar proposa son aide et réussit à le réparer. « Comme j’étais chauffeur au Burundi, j’ai compris rapidement le problème et j’ai réussi à faire tourner le moteur. Mon patron m’a ensuite confié le camion, et depuis, je le conduis », se souvient-il avec fierté.
Avec le temps, il a pu acheter une moto qu’il confie aujourd’hui à un conducteur, tout en continuant de travailler pour son employeur.
Fort de son expérience, Balthazar encourage les autres réfugiés du camp de Nakivale à suivre son exemple. Il les invite à apprendre à travailler et, pour ceux qui le peuvent, à se rendre dans les villes du pays afin de se créer leurs propres sources de revenus et bâtir une vie meilleure.

