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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Bilan controversé de Nkurunziza après 15 ans à la tête du pays

Quelques années après son investiture en 2005, Pierre Nkurunziza et ses proches se sont lancés dans des pratiques non démocratiques. Certains agents de sécurité se distinguaient dans des actes de traitements cruels, inhumains et dégradants. Et ces derniers opéraient dans l’impunité totale, sous l’œil complaisant des autorités.

L’année 2006 aura été marquée par l’arrestation de certains dignitaires du gouvernement de transition, notamment l’ancien président de la République Domitien Ndayizeye, son ancien premier Vice-président Alphonse Marie Kadege et cinq autres personnalités de l’opposition. Tous ont été sérieusement torturés avant d’être transférés à la prison centrale de Mpimba. Entre juin et août 2006, une trentaine de civils ressortissants de la province de Muyinga, membres du Palipehutu-FNL, ont été arrêtés par l’Officier de renseignement Dominique Surwavuba, alors chef de renseignement provincial de Muyinga, en complicité avec les fonctionnaires de l’administration locale. Plusieurs de ces civils seront retrouvés assassinés et jetés dans la rivière Ruvubu par certains militaires du camp Mukoni sous les ordres du colonel Vital Bangirinama alors commandant de la 4ème région militaire. Certains criminels responsables de ces assassinats de Muyinga ont été libérés et gratifiés par le pouvoir du président Pierre Nkurunziza. 

Après les élections de 2010, malgré la contestation de l’opposition, le Service national des renseignements va en profiter pour affaiblir davantage les partis d’opposition, en éliminant leurs militants surtout ceux des partis FNL et MSD. Pour y arriver, il va former, encadrer et équiper la ligue des jeunes Imbonerakure. En 2012, lors d’un congrès du parti Cndd-Fdd, Pierre Nkurunziza, dans son discours, a réduit toute l’opposition à la qualification de traîtres qu’il a comparé aux ‘’mujeri’’, les chiens sauvages errants à éliminer.

Depuis novembre 2013, l’opinion se souvient d’un Centre d'instruction situé à Kiriba Ondes en République Démocratique du Congo marqué par une formation intensive paramilitaire de la ligue des jeunes Imbonerakure. Des formations qui étaient téléguidées à partir des bureaux de renseignements burundais. Une affaire qui a conduit à l’assassinat de trois sœurs italiennes à Kamenge. 

Au mois d’Avril 2015, l’annonce de la candidature de Pierre Nkurunziza déclencha une série de manifestations populaires massives. Depuis, la crise burundaise est devenue un conflit de basse intensité, faite d’assassinats ciblés, de disparitions forcées, d’enlèvements d’opposants souvent retrouvés morts dans la nature quelques jours plus tard. L’ONU estime le nombre de mort à plus de 1200 et des milliers qui ont pris le chemin de l’exile. Dans ces actes ignobles, le régime s’est appuyé sur certains corps stratégiques, dont essentiellement l’unité d’Appui à la Protection des Institutions (API), la Police Nationale, la Brigade Spéciale de Protection des Institutions (BSPI) ainsi que les Forces de Défense Nationale (FDN). Ces organes sont soutenus par une partie de la jeunesse du parti au pouvoir, les Imbonerakure. La non dénonciation de ces dérives tortionnaires et l’impunité dont ont bénéficié les auteurs de ces crimes, ont fini par légitimer le crime au Burundi.

Un chaos total dans presque tous les secteurs du pays

La monnaie burundaise s’est énormément dévaluée au cours des 15 années de règne de Pierre Nkurunziza. Comparé à 2005, aujourd’hui en 2020 l’on a besoin du double de la somme d’argent dont on avait besoin à l’époque pour obtenir un dollar américain. En 2005, 1 kilogramme de haricot ordinaire s’achetait à 450 francs selon les chiffres de l’Isteebu mais aujourd’hui, le kilogramme du haricot le moins cher s’achète à un montant compris entre 1000 et 1300 francs.

Au cours du troisième mandat de Pierre Nkurunziza, les médias indépendants ont été détruits à l’arme lourde. Des organisations de la société civile ont été radiées. La coopération entre le Burundi et la communauté internationale s’est détériorée. L’Union Européenne, les Etats-unis et d’autres organisations ont pris des sanctions contre le Burundi.

Mais en même temps, le gouvernement a appris à se débrouiller, surtout à travers sa coopération avec les pays comme la Russie et la Chine, mais en s’appuyant aussi sur les impôts et les taxes de la population qui ont été revus à la hausse. Le gouvernement a également exigé des contributions légales et des contributions forcées.

Au cours du troisième mandat de Pierre Nkurunziza, certaines organisations onusiennes ont été chassées du pays et le gouvernement s’est opposé à certaines résolutions et décisions de ces organisations. A titre d’exemple, le refus du Burundi du déploiement des forces Maprobu de 5000 hommes de l’Union Africaine, l’opposition à l’envoie de 200 experts des droits de l’homme et militaires de l’Union Africaine dans le pays ainsi que le rejet par le Burundi de la résolution du conseil de sécurité de l’ONU autorisant le déploiement sur son territoire de 228 policiers.

Au cours du dernier mandat de Pierre Nkurunziza, il s’est tenu beaucoup de sessions de pourparlers inter-burundais mais ces derniers n’ont pas abouti à la résolution de la crise actuelle. Et, depuis 2018, le Burundi est devenu le pays qui utilise 2 constitutions parallèles

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