56 fûts de minerais envolés sans vérification : suspicion autour d’un trafic
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Quatorze palettes, chacune chargée de quatre fûts soit un total de 56 ont été expédiées depuis l’aéroport international Melchior NDADAYE de Bujumbura le mardi 24 juin 2025. Leur transport a été assuré par des véhicules appartenant à la société AFRICA GLOBAL LOGISTICS AGL.
D’après des informations obtenues auprès de certains agents de l’Autorité de l’aviation civile du Burundi, ces colis, dont le poids total avoisinait 10 500 kilogrammes, étaient enregistrés au nom de la société AFRICA GLOBAL LOGISTICS AGL. Leur destinataire était identifié comme BEIJING GENERAL RESE OF MINING AND METALLURGY, basé en Chine.
Selon ces mêmes sources, des agents des services de renseignement ainsi que de l’Office burundais des recettes (OBR) avaient demandé que le chargement soit inspecté par les services compétents. Toutefois, cette vérification n’a pas eu lieu. Un ordre d’annulation aurait été donné par une autorité supérieure de l’État, dont l'identité n’a pas été communiquée. Il a simplement été mentionné qu’il s’agissait d’échantillons de minerais envoyés pour des analyses en laboratoire.
Ces fûts ont été embarqués à bord du vol cargo ET 3858/25 de la compagnie Ethiopian Airlines, qui a décollé à 16h15 à destination de l’aéroport d’Addis-Abeba. Des documents consultés par la rédaction précisent que ce chargement devait ensuite être acheminé vers la République populaire de Chine à bord d’un autre vol cargo de la même compagnie, immatriculé ET 604/25.
Certains membres de l’Autorité de l’aviation civile, ayant requis l’anonymat, ont confié à la RPA qu’ils craignaient qu’il s’agisse d’un trafic de minerais organisé par des personnalités influentes du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Ils affirment que c’est la troisième opération de ce type depuis le début de l’année, bien que les deux précédentes aient concerné des volumes nettement inférieurs.
Interrogé sur cette affaire, le ministre ayant les mines dans ses attributions, Ibrahim UWIZEYE, a confirmé l’expédition. Il a indiqué qu’il s’agissait de minerai de nickel extrait du site de Musongati, envoyé à titre d’échantillon pour vérifier la teneur et réaliser des essais métallurgiques. Il a précisé que les résultats de ces analyses seront communiqués ultérieurement.
