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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Makamba : L’accès aux billets reste  difficile

Makamba : L’accès aux billets reste difficile

Dix jours après la levée de la mesure fixant les limites des retraits et dépôts d’argent dans les établissements financiers, en province Makamba  la situation ne s’est pas encore normalisée. Les retraits sont toujours limités. La population affirme que leur province manque de billets.

 

Les habitants de Makamba qui se sont entretenus avec  la RPA convergent tous sur un fait. Il n’y a pas assez de nouveaux billets  en  circulation. Selon certains ‘’ les institutions financières servent les clients l’argent  qui vient d’être déposé par d’autres clients.’’

Suite à cette situation d’insuffisance de billets, de longues files d’attente se remarquent devant  différents établissements financiers surtout les postes et Coopec. Les retraits sont  limités,  une personne n’est pas souvent autorisée  à dépasser 50 mille francs burundais, selon les sources  de la commune Mabanda. Au niveau des banques, la situation est la même. Ici, les clients sont autorisés à retirer  jusqu’à 200 mille.

En commune  kayogoro de la même province de Makamba, le plafond des retraits est fixé au jour le jour. ‘’Les décisions sur l’argent à donner sont informées aux clients, jour par jour, compte tenu des billets disponibles’’, explique un  habitant de la commune.

 

 Une situation intenable

Cette situation qui prévaut en province de Makamba rend difficile le quotidien des habitants de la province.  ‘’Il y en a qui manquent  de ration alimentaire alors que leur argent est bloqué à la banque.’’

Ce problème d’insuffisance de billets dans les établissements financiers  se répercute aussi sur différentes  activités  des habitants de Makamba.

Cette situation de Makamba n’est pas spécifique à cette province du sud du pays. Dans différentes provinces, la population grogne. Presque  deux semaines après la levée de la mesure limitant les retraits, elle n’accède toujours pas à son argent. Réagissant à ces grognes, le gouverneur de la banque centrale a, à la fin de la semaine dernière, demandé à ces établissements financiers de servir chaque client comme il le veut. Dieudonné Murengerantwari a laissé entendre que le blocage se trouve au niveau des banques, microfinances, postes et Coopec. Pourtant, les faits sur terrain montrent que le problème se trouve plutôt  du côté de la BRB, institution qui émet et distribue  les billets dans le pays.

Les capitales économique et politique frappées par une Nième crise de carburant

Les capitales économique et politique frappées par une Nième crise de carburant

Ni essence ni gasoil n’est disponible actuellement  dans  les deux  grandes villes du pays. Cette rupture de stock dure déjà  une semaine. Les conséquences se multiplient  du jour au lendemain.

 

A Bujumbura, la capitale économique, cette nouvelle pénurie de l’or noir dure au moins une semaine. Très peu de stations-service ont de l’essence ou du gasoil. Les stations-service sont apparemment approvisionnées une à une et au compte-gouttes. Des files de véhicules se remarquent devant certaines d’entre elles, le jour comme la nuit. 

‘’ Nous passons la nuit devant les stations-service, pour  ne pas perdre notre place. Si tu quittes la file, le lendemain tu te retrouveras loin derrière.’’ A expliqué un conducteur de véhicules.

Sur ces files, se remarquent différents types de véhicules à essence comme à gasoil.

La situation est la même à Gitega, la capitale politique. Sans carburant aussi depuis une semaine, des véhicules font la queue devant des stations-service.

‘’Nous venons attendre dans l’espoir d’être servis. En réalité, nous ne venons pas  avec certitude que la station-service dispose du carburant. Non, nous venons attendre. Nos véhicules restent ici la nuit ce qui nous fait dépenser beaucoup car nous devons payer les veilleurs qui gardent ces véhicules’’, nous a précisés un habitant de Gitega.  Tout comme la capitale économique, la capitale politique n’a également ni essence ni mazout.

 

Des conséquences sur la société dans son ensemble

En Mairie de Bujumbura, l’une des principales conséquences de cette pénurie du carburant est le manque de nourriture. Nourri grâce à la récolte des différentes provinces de l’intérieur du pays, Bujumbura est en ce moment difficilement approvisionné. Dans différents marchés, les quantités de  maïs, du  haricot et du riz  ont visiblement diminuées, selon nos sources de Bujumbura.

A Gitega, les conséquences se remarquent en premier sur les tarifs de transport.  ‘’ Par exemple actuellement le trajet  Bujumbura-Gitega se paie entre  20.000 et 30.000fbu. Même les déplacements ici au centre-ville ont doublé. Pour le moment, vous ne pouvez pas vous  déplacer pour 500fbu  ou  pour 1000fbu. Vous devez avoir au moins 1500 et 2000 fbu.’’ Témoigne un habitant de Gitega.

A Bujumbura comme à Gitega, les conducteurs des véhicules de transport sont doublement affectés. La période de pénurie du carburant, plusieurs se retrouvent au chômage. Subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles devient de plus en plus difficile actuellement que le coût de la vie ne cesse de grimper.  

Cette pénurie de carburant est signalée dans différentes autres provinces du pays. Une situation qui touche toute la population dans son quotidien.

Un ancien ministre des finances rappelle la règle d’or de la gestion de la monnaie

Un ancien ministre des finances rappelle la règle d’or de la gestion de la monnaie

La carence de billets peut provoquer une grande perte de confiance dans le système monétaire ;  crainte  exprimée par un ancien ministre burundais des finances dans une analyse faite à la rédaction de la RPA. L’ancien gestionnaire du budget de l’Etat interpelle le gouvernement à faire attention dans ses politiques de gestion de la monnaie car elle ne se gère en aucun cas par le forcing.

La récente mesure de changements des gros billets du pays n’est en rien une mesure monétaire, critique un ancien ministre burundais des finances. En cas de changement de billets pour des fins monétaires, explique l’ancien ministre, le gouvernement donne un délai suffisant, au minimum 3 à 6 mois précise-t-il pour retirer progressivement du marché  les billets remplacés. Les billets différents fonctionnent en même temps durant cette période.

Pour cet ancien dignitaire, les 10 jours accordés ont bel et bien prouvés que la raison derrière cette mesure n’a rien à voir avec la monnaie. ‘’C’est évident que la mesure constitue par contre une sanction contre certaines personnes.’’ Une mesure monétaire ne peut causer de pertes  à la population comme la récente l’a fait.

Pour l’ancien gestionnaire du budget de l‘Etat, le gouvernement s’est montré pressé à lancer l’opération. L’insuffisance des billets qui se remarquent même aujourd’hui, le prouve à suffisance, souligne-t-il. Une situation qui peut accentuer la méfiance qui existait déjà dans la bancarisation.

Donner de l’argent pour rentrer avec un reçu,  ne pas pouvoir retirer son argent dans les différents établissements financiers peuvent pousser les burundais à garder du cash. Et malheureusement, la mesure aurait été contre-productive car à l’annonce de cette mesure de changement des billets de 5000 et 10 000, le gouverneur de la BRB avait expliqué qu’elle vise entre autres à lutter contre la thésaurisation.

Le moyen le plus efficace de lutter contre cette thésaurisation, conseille l’ancien ministre des finances, est la promotion des autres instruments de paiement comme le paiement électronique. Or regrette l’ancien ministre, les burundais favorisent beaucoup le cash que même les prix donnés par le Président de la République sont en cash. Ici, cette autorité rappelle le prix des ADG dernièrement accordé, la lauréate a reçu 20 000 000fbu cash.

Pour terminer son analyse, l’ancien ministre burundais des finances a appelé le gouvernement à plus de vigilance. La monnaie ne se gère point par le forcing, ce n’est que par la confiance. Aux dirigeants de  la banque centrale, l’ancien ministre leur fait un clin d’œil. Si la banque centrale se comporte comme le gouvernement en place, elle perdra toute la confiance des burundais et les effets seront catastrophiques.

Des opérateurs tirent profit de la pénurie monétaire à Muyinga

Des opérateurs tirent profit de la pénurie monétaire à Muyinga

Les habitants de la province Muyinga s'insurgent contre certains agents de LUMICASH qui exigent des pots-de-vin lorsqu'ils font des retraits de leur argent. Selon ces habitants de Muyinga, la situation s'est empirée avec la carence des billets dans les établissements financiers.

Les habitants de la province Muyinga disent que, depuis la mesure de démonétisation, ils ont de plus en plus du mal à accéder à leur argent hébergé dans différents comptes bancaires. Selon notre source, même le peu qui leur était permis de retirer n’est plus disponible. ‘’Par exemple quand on a 2 ou 5 millions, tu ne peux pas retirer plus de 100 000 francs à la fois. Par chance, on peut te donner 300 000 francs et pas plus. Mais il y a des fois où on ne dit carrément qu’il n’y a pas d’argent et qu’on nous invite à revenir le lendemain, un lendemain qui n’arrive jamais car tout le temps ajourné.’’ Témoigne un des habitants de la province Muyinga frustré d’être contraint de donner des pots-de-vin  à certains opérateurs pour pouvoir avoir accès à son propre argent. ‘’Cette situation est devenue chaotique. Certains agents commencent même à profiter de ce désordre pour s’enrichir sur le dos des gens. Par exemple, quand tu veux retirer 1 000 000 de francs burundais via LUMICASH, on t’oblige à leur donner 30 000 francs avant qu’ils fassent cette opération, à défaut de quoi on te dit que LUMICASH est à court d’argent. Bref, nous ne savons plus où donner de la tête.’’ S’indigne-t-il.

Pour le moment, les habitants de la province Muyinga demandent aux autorités habilités de trouver solution à ce problème car, non seulement ça leur cause énormément de pertes, mais ça ajoute également le drame au drame à la précarité dans laquelle se trouvaient déjà bon nombres de burundais.

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