Cibitoke : Une surpopulation carcérale très inquiétante au cachot du commissariat provincial de police
Les habitants de la province de Cibitoke (nord-ouest du pays) alertent sur les conditions de détention au cachot du commissariat provincial de police. A cause d’un nombre très élevé de détenus, leur santé a commencé à se détériorer. Une situation aggravée par le manque d’hygiène et de nourriture suffisante.
Ce cachot est fait de deux cellules, une réservée aux hommes et une autre pour les femmes. Les personnes qui se sont entretenues avec la RPA ont révélé que la situation est catastrophique car la petite cellule pour les hommes est pleine à craquer, ‘’elle abrite plus de 150 détenus, c’est très honteux.’’ Quand les policiers font sortir les détenus de ce cachot, ‘’on croirait à des personnes qui sont au marché. Tellement ils sont nombreux’’, s’indigne notre source qui a un membre de sa famille incarcéré dans ce cachot.
Ainsi, à cause de leur surnombre, ‘’ces détenus restent debout toute la nuit faute d’espace suffisant pour dormir’’, ajoute notre source qui affirme que même les policiers reconnaissent ce fait. Le nœud du problème est l’injustice qui règne au pays, affirment nos sources. ‘’Si le procureur relâche 5 détenus, le lendemain on incarcère 20 autres personnes.’’
Le manque de nourriture et d’hygiène empire la situation
Suite au manque de nourriture dans toutes les maisons de détention du pays ‘’ce sont les familles des détenus qui doivent apporter leurs nourritures et quand elles sont en retard à midi, à cause d’un long trajet qu’ils doivent faire pour arriver à ce cachot, ils attendent jusqu’à 17h’’, précisent ces habitants.
L'hygiène aussi reste à désirer dans ce cachot à cause de ce surnombre. Et ces conditions de détention précaires commencent à affecter la santé des détenus. ‘’Certains ont des jambes gonflées et d’autres manifestent des symptômes de malnutrition’’, décrit notre source.
Les familles de ces détenus du cachot du commissariat provincial de police de Cibitoke demandent avec insistance au commissaire de police dans cette province, aux autorités judiciaires ainsi qu’à la commission nationale indépendante des droits de l’homme au Burundi, la CNIDH, d’agir pour améliorer les conditions de détention dans ce commissariat.