Les réfugiés burundais de Nyarugusu refusent de se rapatrier dans un « climat d’insécurité »
Ce mardi, certains réfugiés burundais de Nyarugusu ont affiché leur inquiétude quant au rapatriement à cause de l’insécurité qui règne au Burundi. Dans une réunion avec une délégation des autorités burundaises qui s’est rendue dans ce camp situé en Tanzanie, certains réfugiés ont cité des cas des rapatriés assassinés ou persécutés.
En plus des 220 dollars par tête donnés aux rapatriés pour couvrir la ration alimentaire de 3 mois et les moyens de déplacement pour arriver chez eux, le chef de la délégation burundaise, le général de brigade de police Nibona Bonansize Célestin a dit aux réfugiés burundais de Nyarugusu que la sécurité était totale au Burundi et qu’il s’attendait à ce que 50 mille réfugiés regagnent le pays d’ici la fin de l’année. Mais plusieurs réfugiés ont affiché leurs préoccupations quant à la sécurité évoquée par l’assistant du ministre de l’intérieur et de la sécurité publique. L’un des réfugiés burundais a cité deux cas d’assassinats des rapatriés qui venaient de rentrer dans la province Makamba dont il est originaire. « David Simbagije. Son cadavre a été retrouvé au marché de Kazingwe. Un imbonerakure du nom de Jean Marie, fils de Samuel a été arrêté mais il n’a pas passé une seule nuit dans les cachots. Il a été relâché. » Il a cité un autre cas d’un rapatrié qui rentrait du camp de Nduta (Tanzanie) et qui était originaire de la zone Kazirabageni, dont le corps a été également découvert après son rapatriement.
Ce réfugié originaire de la zone Kazirabageni de la commune Nyanza-Lac en province Makamba a parlé aussi de son frère dont la femme et un enfant ont été attaqués et grièvement blessés par les imbonerakure. « Vincent Karenzo, mon petit frère. Il s’est rapatrié en provenance du camp de Nduta. C’était une famille de 7 personnes. Cette famille a été attaquée chez elle seulement 2 jours après son rapatriement. Ils ont blessé sa femme et son enfant à l’aide des machettes. Tous les deux sont été admis à l’hôpital de Makamba. Ils les ont dépouillés de tous leurs biens. Allez demander à Kazirabageni. Un certain Jean, fils de Philippe, un imbonerakure, on a trouvé chez lui 2 pagnes et la farine de maïs de la famille agressée. Ce sont des preuves. »
En répondant aux réfugiés, l’assistant du ministre burundais de l’intérieur a dit que la plupart des assassinats étaient liés aux conflits sociaux mais que les auteurs étaient poursuivis par la justice. Les arguments qui n’ont pas du tout convaincus certains réfugiés qui ont réclamé un troisième pays d’accueil. Certains réfugiés ont dit aussi qu’ils ne comprenaient pas pourquoi le gouvernement burundais, qui les avait persécutés dans le pays, les poursuivaient jusque dans les camps de refuge en Tanzanie en y envoyant des délégations.