Paralysie des activités au camp de Kakuma : les réfugiés burundais menacés par la faim

Les activités humanitaires sont paralysées depuis plus d’une semaine au camp de Kakuma, au Kenya. En cause, une vive contestation du nouveau mode de distribution de l’aide basé sur une catégorisation des bénéficiaires. Plusieurs familles, privées d’assistance, se retrouvent aujourd’hui en situation critique.

D’après des réfugiés burundais sur place, la mise en place de ce système a été rejetée par une partie des résidents. Des manifestations ont éclaté, entraînant la mort de deux personnes, selon nos informations.

Depuis ces tensions, le personnel des organisations humanitaires ne se présente plus dans le camp. Les véhicules du HCR sont absents, et seuls les mouvements des forces de sécurité sont visibles. Les agents chargés de la distribution alimentaire, qui s’étaient rendus sur place mercredi, jeudi et vendredi derniers, ont été priés de repartir. Leurs supérieurs leur ont signifié qu’aucune activité n’était prévue, craignant des représailles si l’aide était remise à un groupe en particulier. Une situation similaire avait déjà provoqué des violences dans le camp voisin de Kalobeyei.

Conséquence : la faim gagne du terrain et plusieurs enfants ont dû interrompre leur scolarité. « À Kakuma 1 comme à Kakuma 2, la distribution est suspendue. Les gens sont affamés, les enfants ne vont plus à l’école et certains n’ont même pas pu passer les examens », confie un réfugié burundais.

La rédaction n’a pas pu joindre les responsables du camp pour recueillir leur version des faits.