Crise alimentaire et risques sécuritaires pour les familles albinos réfugiées burundaises à Nakivale

Les familles albinos burundaises réfugiées dans le camp de Nakivale, en Ouganda, tirent la sonnette d’alarme face à une situation qu’elles qualifient de critique. Ces réfugiés affirment être confrontés à de nombreux problèmes liés à la sécurité, à la nourriture et à leur état de santé. Par peur d’être maltraités ou tués, ils n’osent pas quitter le camp, ce qui rend difficile toute possibilité de trouver des moyens de subsistance.

La situation s’est aggravée depuis que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a cessé, il y a quatre mois, de leur verser l’allocation mensuelle de 10 000 à 22 000 shillings, selon la catégorie à laquelle ils appartenaient. Si tous les réfugiés du camp ont été touchés par cette mesure, environ 32 familles albinos se disent particulièrement affectées, car elles ne peuvent pas, comme les autres, chercher du travail à l’extérieur.

« Nous, les albinos vivant ici à Nakivale, sommes 32 familles et nous sommes confrontés à une crise alimentaire. Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas sortir comme les autres personnes pour chercher de la nourriture », témoigne l’un d’eux. Il évoque également des cas de disparitions inquiétantes : une femme albinos et ses deux enfants n’ont plus donné signe de vie depuis février dernier.

À cela s’ajoute la souffrance quotidienne liée à leur condition physique. En cette saison sèche, le soleil intense brûle leur peau fragile, rendant leur vie encore plus difficile.

Ces familles albinos burundaises rappellent qu’elles ont autrefois bénéficié de l’appui de Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Association burundaise pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH), qui leur avait fourni de l’huile, des vêtements, du savon et de la nourriture. Elles l’en remercient et le supplient d’intercéder auprès d’autres organisations caritatives afin de mobiliser une nouvelle aide.

Elles lancent un appel pressant aux bienfaiteurs et aux organisations de défense des droits humains pour qu’ils viennent leur fournir une assistance alimentaire et le matériel nécessaire à leur protection contre le soleil.