Kigali :Nous espérons que le Gouvernement du Burundi reviendra à la raison
Depuis jeudi 11 Janvier, le Gouvernement du Burundi a décidé de fermer ses frontières avec le Rwanda. Une décision unilatérale, prise quelques jours après des accusations portées par le Président du Burundi contre son homologue Rwandais. Pour Kigali, s’il y a des problèmes, ils devraient être résolus par la voie diplomatique.
C’est après une attaque perpétrée la nuit du vendredi à samedi 23 décembre 2023 à Vugizo en commune Mutimbuzi de la province Bujumbura, que le Président Evariste Ndayishimiye a ouvertement accusé le Rwanda d’héberger les leaders du mouvement armé Red-Tabara qui a revendiqué l’attaque.
« Nous savons très bien où sont les dirigeants du mouvement. Nous venons de passer presque deux ans à négocier leur extradition, mais j’avoue que nous avons échoué. Ils ont des bureaux, ils sont hébergés et nourris par le Rwanda. » A dit Evariste Ndayishimiye dans sa conférence du 29 décembre dernier.
Moins de deux semaines après, le gouvernement Ndayishimiye décide de fermer toutes les frontières avec le Rwanda.
« Nous avons un mauvais voisin Paul Kagame, le Président Rwandais. Nous avons arrêté toute collaboration avec lui. Il héberge les malfaiteurs qui attaquent le Burundi. » A annoncé le ministre de l’Intérieur aux responsables de la sécurité et de l’administration à Kayanza, le jeudi 11 janvier, jour de la fermeture des frontières.
Dans la même réunion, le ministre Martin Niteretse a précisé que « le Burundi ne veut plus de rwandais sur son territoire et qu’il les a chassés. »
Kigali regrette cette décision unilatérale
« C'est une décision qui a été prise d'une façon surprise et le Gouvernement Rwandais l’a appris par la presse et puis par près on a entendu que les autorités du Burundi l’ont confirmé. » A déclaré le porte-parole adjoint du Gouvernement Rwandais dans une conférence de presse de ce vendredi 12 janvier.
Kigali dit être surpris par les raisons avancées par Gitega. Rappelant les différentes décisions prises par les Chefs d’Etats des pays de l’Afrique de l’Est dans le cadre du processus de stabilisation de l’Est de la RDC, le Gouvernement Rwandais trouve « surprenant de voir que le Président de la République du Burundi affirme que les Red-Tabara se trouve en RDC, que son chef d'état-major le confirme mais que le lendemain ça change et que cette fois-ci l’on dit que les Red-Tabara se trouve au Rwanda. » A dit Alain Mukuralinda avant d’ajouter que « Si le Gouvernement du Burundi avait constaté un déplacement de ce groupe armé vers le Rwanda, ils auraient dû d'abord l'annoncer à la communauté comme ils avaient fait quand ils ont annoncé qu'ils étaient en RDC. »
Pour ce qui est des Rwandais déclarés indésirables sur le territoire burundais, le porte-parole adjoint du Gouvernement Rwandais a tenu à rappeler à Gitega sa responsabilité de protéger toute personne se trouvant sur son territoire même celles indésirables. « Le Gouvernement Burundais doit prendre en charge la sécurité de tout le peuple burundais et de tous les étrangers qui sont sur son territoire. S'il y en a quelques-uns qu’il veut qu'ils quittent le territoire, il doit en assurer la sécurité jusqu'à ce qu'ils arrivent à la frontière du Rwanda. »
Les Burundais vivant au Rwanda ont été tranquillisés. « Rentrera qui voudra car ils ne sont pas indésirables. »
Les tensions diplomatiques entre le Burundi et le Rwanda préoccupent la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale. Dans un communiqué daté de ce 12 janvier, la CEEAC appelle les deux Etats à la retenue, l’apaisement et la résolution pacifique des différends.
Se déclarant prête à contribuer pour résoudre la crise, la CEEAC interpelle aussi les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Burundi et du Rwanda pour aider à la normalisation des relations entre Gitega et Kigali.