Visite depuis ce vendredi du président burundais en Tanzanie.
Depuis ce vendredi, le chef de l’Etat burundais effectuera une visite de travail de 3 jours en Tanzanie. Sur son agenda du moins officiel, le président Evariste Ndayishimiye visitera l’espace que la Tanzanie a octroyé au Burundi pour la construction d’un port sec. C’est un espace qui se trouve à Kwala dans la région de la côte de l’océan indien. Entretemps, cette visite inquiète les réfugiés burundais.
La localité de Kwala qui sera visitée par le président Ndayishimiye se trouve à 2 heures de route du port de Dar es Salaam. C’est un site de dix hectares octroyé au Burundi par le gouvernement tanzanien pour la construction d'un port sec.
Vers fin août, Leonard Chamuriho, ministre tanzanien des Travaux et des Transports avait annoncé cette attribution de terres au Burundi lors d’un entretien à Dodoma, la capitale politique tanzanienne, avec l'ambassadeur burundais en Tanzanie, Gervais Abayeho. Ce dernier était à la tête d’une délégation de 10 envoyés du Burundi.
A la presse, Gervais Abayeho avait déclaré que ce port sec aiderait les commerçants et hommes d'affaires burundais à conserver leurs produits avant leur transport vers Burundi.
La construction de ce port sec permettra également de réduire les coûts encourus par les hommes d'affaires burundais dans la conservation de leurs produits en transit, avait indiqué Gervais Abayeho.
Toutefois, la convention Orts-Milner signée le 30 mai 1919 entre la Belgique et l’Angleterre, anciennes métropoles du Burundi et de la Tanzanie, a vu le Burundi amputé du Bugufi . En contrepartie, le Burundi devait avoir des concessions dans les ports de Dar es Salam et Kigoma. Cette convention semble être jetée dans les oubliettes. Le grand perdant c’est le Burundi.
Il est à signaler que le président Ndayishimiye et son hôte auront des entretiens bilatéraux avant que le président Ndayishimiye ne pose la première pierre à Nala, près de la capitale Dodoma, où la société burundaise Itracom construit une usine d'engrais chimiques. Ndaysihimiye visitera également le chantier de construction du chemin de fer. Il s’agit de la deuxième visite du président Ndayishimiye en Tanzanie depuis son accession au pouvoir. Sa première visite dans ce pays remonte en septembre de l'année dernière lorsqu'il a rencontré feu le président John Magufuli en province Kigoma.
Cette visite inquiète les réfugiés burundais.
Les réfugiés burundais vivant en Tanzanie indiquent qu’ils ne s’attendent de rien de la visite du Président NDAYISHIMIYE en Tanzanie. Selon eux les menaces qu’ils subissent ne s’arrêteront pas. « Vraiment nous les réfugiés du camp de Nduta, nous n’attendons rien de la visite du président NDAYISHIMIYE. Mais, nous n’avons aucun espoir que les menaces de nous tuer, les enlèvements ou de nous rapatrier par force cesseront. Jusqu’à maintenant, ils n’y a pas de sécurité au Burundi » a indiqué un réfugié.
Ces réfugiés demandent au HCR et aux Nations Unies de ne pas être distraits par la visite du président NDAYISHIMIYE. Ces réfugiés demandent plutôt au HCR et aux Nations Unies de continuer à les aider. « Nous les réfugiés, nous n’allons pas rentrer. Nous demandons au HCR et aux Nations- Unies de ne pas être distraits et de continuer à nous aider. Même si nous subissons des menaces en Tanzanie, nous demandons au président de la Tanzanie, SAMIA SULUHU, de parler avec NDAYISHIMIYE, le HCR et les Nations Unies sur les questions de réfugiés qui ne sont pas allés au Burundi », a poursuivi ce réfugié.
Les réfugiés burundais vivant en Tanzanie s’évaluent à plus de 127 milles.