Quand Gitega s’enorgueille de sa ‘’verdure’’ soi-disant verte

Gitega met les points sur les i quant aux doléances des Nations Unies. Au moment où l’ONU a appelé le gouvernement du Burundi à s’atteler à la réintégration sociale de sa ligue des jeunes Imbonerakure, Evariste Ndayishimiye les a plutôt encouragé à renforcer les rondes nocturnes pour mieux assurer la sécurité du pays.

Lors de la semaine dédiée aux combattants, le président de la République avait endossé sa deuxième casquette de secrétaire général du parti au pouvoir, le Cndd-Fdd. Dans son discours d’inauguration, il a d’abord rendu hommage à ses anciens compagnons de lutte, y compris ceux qui ont déjà trépassés. ‘’Merci à vous vétérans qui êtes restés fidèles à vos convictions et à notre combat. Merci également à tous nos héros au combat.’’

Après ses compagnons de lutte, ce fut le tour des Imbonerakure d’être remerciés pour leur bravoure. Dans son discours, Evariste Ndayishimiye a, non seulement, encouragé cette jeunesse taxée de milice par les Nations Unies à intensifier les patrouilles noctures, mais il les a également appelés à ignorer toute voie dissonante. ‘’Vous entendrez des personnes interdire aux burundais de veiller. N’est-ce pas qu’il y en a qui disent que les Imbonerakure sont dangereux juste parce qu’ils font des rondes nocturnes ? Ces gens là sont vos ennemis. Mais je vous en conjure. Un citoyen qui ne fait pas de rondes est un traitre. Vous Imbonerakure, redoublez de virulance. C’est seulement comme ça que nous anéantirons tous nos ennemis.’’

Ces ennemis du pays dont il est question sont en fait les organisations internationales, en l’occurance les Nations Unies. Cette dernière, par le biais de son secrétaire général Antonio Guterres, venait de sortir, en date du 03 novembre, un rapport interpellant le gouvernement burundais à mettre sur pied des programmes spéciaux de collecte d’armes dans le but d’assurer la paix et la sécurité dans le pays et dans la région. Ledit rapport insistait également sur le rôle controversé des Imbonerakure dans la sûreté et la sécurité publique. Un appel que Gitega semble avoir balayé d’un revers de main. En effet, en plus d’inciter davantage sa milice à poursuivre, voire intensifier leurs activités en rapport avec la sécurité, Evariste Ndayishimiye a appelé tous les membres de son parti à tenir tête à ceux qu’il a appelé les détracteurs et à leurs mises en gardes qu’il a qualifié de vaines. ‘’Les lions sont extrêment forts. Pourtant, aucun lion ne peut s’attaquer à un troupeau d’atiloppes. La stratégie du lion est centré sur son cri. Quand le lion rugit, les antiloppes se dispersent. Vous devrez savoir que le fait que nous vivons actuellement paisiblement, ce n’est pas parce qu’il n’y a plus de lions. Vous les entendez toujours rugir, les Etats-Unis d’Amérique, l’ONU, l’Union Européenne etc. Mais c’est uniquement pour que nous soyons traumatisés.’’

Et pour coiffer sa parabole, le numéro un burundais à défier ces gens taxés d’ennemis du Burundi. Selon lui et dans un langage codé, quoi que ceux qu’il a appelés des lions fassent, lui et les membres de son parti, appelés ici les antiloppes, continueront à brouter ou à pètre. En d’autres termes, les chiens aboient, la caravane passe car rien ne peut les empécher de continuer sur leur lancée.