Le torchon brûle au sein du CNL
Suspension ce 28 juin de 11 membres du parti CNL. Agathon Rwasa, président du Congrès National pour la Liberté les accuse, entre autres, de dissidence et d'insubordination. Deux jours avant cette suspension, ces ‘’dissidents’’ avaient sorti un communiqué dénonçant l’attitude de leur président.
Tous les 11 militants du CNL suspendus depuis ce mercredi sont des hauts cadres de ce parti. La plupart d’entre eux sont des députés à l’Assemblée Nationale du Burundi. Il s’agit de Nestor Girukwishaka, secrétaire national à la diplomatie, Pélate Niyonkuru secrétaire nationale aux trésors et aux projets, Bernard Ndayisenga secrétaire national à la sécurité, Térence Manirambona, secrétaire national à la communication, Félix Mpozeriniga, conseiller à la présidence du parti, Léopold Hakizimana, conseiller au secrétariat général du parti, Marie Immaculée Ntacobakimvuna, secrétaire nationale à la promotion féminine, Godeberthe Hatungimana, secrétaire nationale aux affaires sociales et à la discipline, Jean Berchmans Mbanye, régional Imbo-Mirwa, Zénon Bigirimana, régional Kirimiro-Mugamba, et la députée de l’Assemblée législative de la communauté de l’Afrique de l’Est Cathy Kezimana.
Agathon Rwasa les considère comme des dissidents. Il évoque dans sa décision les communications de contestations que ces partisans du Congrès National pour la Liberté ont faites ces derniers mois. Ils se sont constitués en groupe de dissidents pour remettre en question les décisions des deux conventions nationales du parti à travers les réseaux sociaux depuis le 30 avril, explique Agathon Rwasa.
Selon lui, certains d’entre eux ne transmettent plus de rapports d’activités. Le président du parti CNL indique aussi qu’ils n’ont pas fait de suite aux différentes demandes d’explication. L’article 2 de la décision d’Agathon Rwasa prévoit le remplacement de ces hauts cadres de l’organe national du parti CNL en fonction des nouvelles délimitations des provinces du pays.
Le camp mis sur le banc de touche relève de son côté les manquements de la présidence du parti
Ce lundi 26 juin 2023, 10 des 11 membres du CNL suspendus ont sorti un communiqué dans lequel ils ont fait savoir que ‘’la crise politique que traverse le parti CNL depuis bientôt 8 mois, est d’origine interne.’’ Donc que c’est pour cette raison qu’ils rejettent catégoriquement les accusations d’Agathon Rwasa, le président du parti CNL, qui affirme que le climat malsain qui règne au sein de ce parti est causé par ‘’l’ingérence des pouvoirs publics dans les affaires internes du parti’’ et que ces derniers veulent ‘’créer un CNL Nyakuri.’’
Les 10 politiques, membres du bureau politique du CNL, estiment que ces ‘’mensonges’’ proliférés par Agathon Rwasa puis relayés par ses proches ‘’est un moyen qu’ils utilisent pour salir, réduire au silence et écarter toute personne qui ose dénoncer les manquements graves qui entravent au bon fonctionnement de ce parti politique.’’ Ainsi, selon ces hauts cadres du CNL, cela démontre qu’ils veulent manipuler l’opinion et semer la haine et la division au sein des militants de ce parti.
En concluant ce communiqué, les 10 membres du bureau politique du CNL ont demandé aux autres militants du parti ‘’de s’investir pour le respect des textes fondamentaux du parti et d’encourager le dialogue entre les organes dirigeants du parti’’ car pour eux c’est l’unique voie de sortie de la crise politique que le parti CNL traverse actuellement.
Les activités du Congrès National pour la Liberté sont suspendues sur tout le territoire national depuis le début du mois dernier de mai. Annonçant la décision, Martin Niteretse le ministre de l’intérieur a expliqué que la mesure a été prise pour éviter d’éventuelles échauffourées entre parties au conflit.