Le MSD pour la démocratie et la liberté des Burundais
Juste avant la clôture de la retraite des représentants et membres des comités du Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie dimanche à Bruxelles, la capitale belge, le président de ce parti a insisté sur le rétablissement de la démocratie et la recherche de la liberté des Burundais dans ses réponses à nos questions. Selon Alexis Sinduhije, le Burundi est un pays sous occupation.
Le principal défi auquel font face les Burundais c'est le désespoir selon le président du MSD qui a précisé que la question a été débattue au cours de la retraite dans laquelle certains représentants du parti ont participé via la plateforme Zoom. Le désespoir et le pessimisme provoquent d'une part la volonté de se joindre aux groupes armées et d'autre part la résignation et l'absence de sacrifice pour son pays, a insisté Alexis Sinduhije. Il a précisé que le Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie était entrain de sensibiliser les Burundais pour qu'ils aient un esprit patriotique pouvant leur permettre de se donner corps et âme dans la lutte pour la démocratie et la liberté. Pour le MSD, le CNDD-FDD a fait un coup-d'Etat en s'accordant un troisième mandat présidentiel illégal. Le président de ce parti s'est appuyé sur la question liée à l'arrêt de la cour de justice de la Communauté Est-Africaine selon lequel le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza était illégal. Tout en affirmant que lui et son parti menaient un combat politique, Alexis Sinduhije a dit que cette décision de la justice montrait que la Communauté Est-Africaine a commis une erreur en décidant le déploiement d'une force régionale en République Démocratique du Congo. "Vous ne pouvez pas aller pourchasser les gens qui combattent ceux qui leur ont volé le pays.", a-t-il déclaré. Selon lui, ce verdict pourrait même rappeler à l'ordre la Tanzanie pour qu'elle arrête de malmener les réfugiés burundais se trouvant sur son territoire.
Le président du MSD n'a même pas hésité à comparer le Burundi à l'Ukraine lorsque nous lui avons demandé la position de son parti sur cette guerre qui préoccupe le monde entier. Selon lui, la différence est que les Ukrainiens ont obtenu des soutiens et que les Burundais ont été livrés à eux-mêmes. "La guerre en Ukraine c'est une guerre qui oppose la démocratie et la liberté à l'autocratie et le totalitarisme" a lancé Alexis Sinduhije avant d'annoncer la position du parti MSD sur cette guerre. "Nous, nous sommes du côté de la liberté des Burundais. Les Ukrainiens ont eu la chance d'obtenir des soutiens sinon la souffrance qu'ont les Ukrainiens est la même souffrance que ressentent les Burundais aujourd'hui parce que le pays des Burundais est occupé par ceux qui les tuent, qui les exilent, qui leur infligent l'injustice tout comme les Ukrainiens". Le président du MSD a alors sollicité l'intervention de la communauté internationale. "Nous demandons que nos souffrances, nos pleurs et l'injustice que nous subissons bénéficient du même regard que celui accordé à la situation en Ukraine".
Alexis Sinduhije s'est également exprimé sur les récentes élections des notables des collines et des quartiers qui vont pratiquement remplacer l'institution des Bashingantahe selon le ministère de l'intérieur. Pour le président du MSD, c'est une stratégie du parti CNDD-FDD de se consolider depuis la base. Une consolidation que le MSD ne permettra pas selon Alexis Sinduhije qui a affirmé que le régime du CNDD-FDD allait s'effondrer tôt ou tard. "La chute sera tardive si nous tardons à le combattre et à cause de notre peur. Mais la décadence sera rapide si nous nous levons et si nous vainquons la peur. Quand nous vaincrons la peur, le CNDD-FDD partira le même jour.", a déclaré le politique de l'opposition burundaise Alexis Sinduhije.
Lorsque nous lui avons demandé d'adresser un message aux chefs d'Etat et de gouvernement réunis à la 77ème session de l'assemblée générale de l'ONU, le président du MSD a indiqué que "les Nations Unies ont abandonné les Burundais au milieu des monstres qui les dévorent chaque jour". "L'appel que nous pouvons lancer quand même à ces chefs d'Etat c'est qu'ils se souviennent qu'il y a un petit pays situé dans la région des grands lacs d'Afrique qui s'appelle le Burundi. Et que dans ce pays, il y a plus de 12 millions d'habitants qui vivent dans l'injustice, qui sont tués, exilés, dépouillés de leurs biens, et qui leur demandent de les libérer."