Gishubi : Opacité et soupçons de fraude dans la préparation des élections

Les habitants de la commune de Gishubi, située dans la province Gitega, expriment leur vive préoccupation face à de graves irrégularités constatées lors de la mise en place des membres des bureaux de vote par la Commission Communale Électorale Indépendante (CECI). Ils dénoncent une procédure opaque qui favorise les militants du parti au pouvoir au détriment de la transparence et de l’équité.
Selon plusieurs citoyens interrogés, la procédure habituelle, qui consiste à lancer un appel à candidatures ouvert à tous les citoyens désireux de devenir membres des bureaux de vote, n’a pas été respectée cette année. Au lieu de cette démarche transparente, seuls certains militants du parti au pouvoir auraient été contactés personnellement par téléphone afin de déposer leurs dossiers de candidature.
Un habitant témoigne : « Nous, ressortissants de la commune Gishubi, avons des inquiétudes sur ce qui se passe au sein de la CECI Gishubi. On en arrive au stade où il est impossible de déposer les documents nécessaires si l’on n’a pas été envoyé par le responsable du parti au pouvoir ou une autre autorité. C’est le chef du parti qui t’appelle pour t’inviter à déposer ton dossier. Si tu n’es pas dans le système du parti, tu ne peux pas être retenu comme membre du bureau de vote. »
Pour de nombreux habitants, cette sélection partisane constitue un signe évident de fraude électorale. Ils s’interrogent sur la légitimité du processus électoral, certains allant jusqu’à se demander si les élections sont organisées pour l’ensemble de la population ou pour le seul bénéfice d’un groupe restreint. « C’est pour cette raison que nous nous demandons si ce sont des élections organisées par une famille ou une seule personne. En principe, les membres des bureaux de vote étaient choisis par la CECI en fonction des capacités de chacun. Même si nous ne pouvons pas avoir de réponse sur ce qui se fait, en tout cas, c’est un déshonneur pour eux et nous sommes contre, cela est une démonstration de fraude », déplore un autre citoyen.
Les zones de Butezi, Buraza et Mahonda sont notamment citées par la population comme des exemples où ces irrégularités ont été signalées.
À ce jour, la rédaction de la RPA n’a pas encore pu recueillir la réaction des responsables de la CECI de Gishubi sur ces allégations.