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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burundi : Ndayishimiye se flatte d’avoir poussé certains opposants à l’exil

Alors que la campagne électorale s’achève ce 2 juin, le président Évariste Ndayishimiye s’est félicité de la fuite de certains opposants politiques qu’il qualifie de radicaux, tout en accusant d’autres de soutenir les auteurs du coup d’État manqué de 2015.

À l’occasion d’un rassemblement organisé par le parti CNDD-FDD dans la nouvelle province de Bujumbura, le président du Burundi, Évariste Ndayishimiye, a tenu des propos virulents à l’encontre de certains hommes politiques, les accusant d’entretenir des positions favorables au coup d’État manqué de 2015.

Le chef de l’État a salué son parti pour avoir, selon lui, réussi à faire fuir certains opposants politiques et réduit d’autres au silence. Il a par ailleurs alerté sur l’existence « des pièges dans lesquels le gouvernement tombe », hérités d’une mauvaise gouvernance passée. Toutefois, Ndayishimiye affirme que son camp a su tirer des leçons : « Aujourd’hui, nous sommes unis avec tous les partis, tandis que les autres ont fui. »

Au cœur des tensions, les déclarations de plusieurs hommes politiques ayant promis, en cas de victoire électorale, de faire revenir les exilés politiques ayant fui le pays à la suite des troubles liés au coup d’État manqué de 2015. Pour Évariste Ndayishimiye, ces propos équivalent à un soutien direct aux putschistes : « Soutenir cette idée, c’est appuyer ceux qui ont tenté de renverser le pouvoir en 2015. »

Le président a également dénoncé certaines positions tenues dans les rassemblements publics : « Imaginez : quelqu’un se rend au stade et déclare publiquement qu’il soutient le coup d’État de 2015. Il dit : “Ceux qui l’ont fait, je vais finir par les libérer.” Cela signifie qu’il est avec nous, tout en soutenant ce coup. Et il ose aller jusqu’à affirmer qu’il va combattre la justice, que si un juge punit, lui, il va libérer. Franchement, si c’est ça la démocratie, où chacun peut dire ce qu’il veut, au point d’annoncer qu’il défiera la justice... »

Dans son discours, Évariste Ndayishimiye a souligné qu’aujourd’hui, tous les partis sont unis, contrairement aux années précédentes où la division prévalait. En prenant l’exemple des travaux communautaires, il a raconté avoir demandé à un chef de parti d’opposition de participer, mais celui-ci a répondu : « Tu mens, tu veux qu’on applaudisse le parti au pouvoir ? Nous ne pouvons pas. Nous, on ne parle pas le même langage que le gouvernement. » À cela, le président a répliqué : « Mais le gouvernement parle de paix, de justice, alors toi, tu parles de guerre, d’injustice. Le gouvernement parle de développement, alors toi, tu parles de régression. »

Le chef de l’État a qualifié ces opposants de personnes radicales, accusées d’avoir semé le trouble dans le pays : « Grâce à l’unité des Burundais, ceux qui voulaient nous diviser ont été démasqués et neutralisés. Les plus radicaux ont fui, les autres ont fini par se soumettre. »

Ouverte le 13 mai, la campagne électorale prend fin ce 2 juin. Dans ce climat politique tendu, la question du retour des exilés et la mémoire du putsch de 2015 continuent d’alimenter les clivages au sein de la classe politique burundaise.

 

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