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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Quand les agents de l’Etat dépossèdent la population de ses terres suite au désordre organisationnel

Mauvaise interprétation ou mauvaise foi des autorités qui veulent profiter de l’occasion leur offerte pour s’enrichir sur le dos de la population ? Le constat est que, au lieu de répertorier les terres domaniales qui n’ont pas été mises en valeur conformément au contrat de location comme exigé par le ministre de l’intérieur, certains agents de l’Etat sont plutôt en train de spolier les terres appartenant à la population.

Cette lettre du ministre de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique Gervais Ndirakobuca date du 21 septembre dernier.

Dans cette correspondance, le ministre Ndirakobuca demandait à tous les gouverneurs et au Maire de la ville de Bujumbura d’inventorier toutes les terres domaniales prêtées à la population et aux associations à titre de bail ou emphytéose dans le cadre de s’assurer que les bénéficiaires ont mis en valeur ces terres conformément au motif inscrit au contrat de location. Cette autorité ajoutait dans sa lettre que son ministère avait reçu des informations disant que certains bénéficiaires avaient même vendu de manière frauduleuse ces terres domaniales. Et ce ministre d’ajouter que l’administration à la base devrait également ne plus faciliter de tels transferts.

C’est ainsi que des enquêtes furent effectuées dans certaines localités, dont le quartier Nyabugete situé en Mairie de Bujumbura et les collines Rugomero et Miduha en province de Cibitoke. Mais ces enquêtes n’ont pas été appréciées par les habitants de ces localités.

A titre illustratif, les habitants du quartier Nyabugete ont indiqué que leurs parcelles n’étaient en aucun cas domaniales car différentes autorités avaient statué bien avant sur la non-domanialité de leurs propriétés. Ces habitants font savoir qu’ils craignent plutôt que les enquêtes de la CNTB ne viseraient qu’à les exproprier dans les jours à venir.

Quant aux habitants des collines Miduha et Rugomero, ils disent avoir été sidérés de voir la COGERCO leur ordonner de vider les lieux prétextant que ces terres appartenaient à cette entreprise étatique alors que ces terres leur avaient été légués par leurs aïeux en 1945, ce qui fait que, selon la loi, elles leur reviennent d’office surtout que le gouvernement leur avait promis un dédommagement si jamais ces terres devraient être cédées pour des travaux d’intérêt public. Une promesse qui leur avait été faite en 2013.

Pourtant, la COGERCO, en leur sommant de quitter les lieux, leur a signifié que la décision avait été prise par les instances judiciaires sans qu’ils aient pour autant été entendus par aucune juridiction. Une injonction qui, selon certains observateurs avisés, démontre la partialité de la justice burundaise. ‘’Ce n’est pas normale qu’on demande aux gens d’exécuter des ordres sans s’être convenu des modalités ou de la démarche à suivre. Des études de faisabilité de telles mesures devraient précéder leur mise en application pour éviter toute spéculation et toute défaillance.’’ Dixit Frédéric Bamvuginyumvira, ancien vice-président de la République. Et cet ancien dignitaire de conseiller tout de même à la population de solliciter tout de même la justice malgré son manque d’indépendance.

Selon cette correspondance du ministre Gervais Ndirakobuca, les gouverneurs et le Maire de la ville de Bujumbura ont jusqu’au 30 Novembre courant pour remettre leurs rapports.

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