Présidence du Burundi : conditions de travail humiliantes, le personnel s’indigne
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Le personnel de la Présidence de la République du Burundi dénonce des conditions de travail difficiles, marquées notamment par une application rigide et peu adaptée de l’ordre imposant le port de l’uniforme ainsi que par des moyens de transport insuffisants et inadaptés.
L’ordre de porter uniquement des costumes au travail remonte à deux ans. Pour encourager le personnel, une paire de costumes a été distribuée gratuitement : pour les hommes, un pantalon et une veste noirs accompagnés d’une chemise blanche ; pour les femmes, une jupe noire, une veste noire et une chemise blanche.
Cependant, deux mois après cette distribution, les costumes présentaient déjà des signes d’usure et de décoloration — gris pour certains, chocolat pour d’autres — à l’exception des employés disposant d’un revenu conséquent qui ont pu s’acheter une nouvelle tenue.
Cette situation pèse lourdement sur les employés aux revenus modestes. Selon des sources internes, les policiers chargés de la sécurité à la Présidence ont reçu l’ordre d’autoriser uniquement l’accès aux agents portant des costumes propres et non décolorés. En conséquence, de nombreux membres du personnel se voient interdits d’accès à leurs bureaux et subissent des sanctions équivalentes à des absences, ce qui nuit au bon fonctionnement de l’institution. Cette situation met également mal à l’aise les supérieurs hiérarchiques, qui rechignent à appliquer ces pénalités.
Au-delà des uniformes, les moyens de déplacement mis à disposition du personnel sont également critiqués. Selon un employé qui s’est confié à la RPA, seulement deux véhicules assurent le transport d’environ 50 personnes. Trente d’entre elles voyagent dans un minibus de 20 places, contraignant les femmes à s’asseoir sur les genoux de leurs collègues masculins. Les autres s’entassent dans une camionnette, une partie à l’intérieur et l’autre à l’arrière, debout durant tout le trajet. Ce mode de déplacement est perçu comme inconfortable et humiliant par le personnel, qui dénonce un manque de respect de la part de leurs supérieurs.
La rédaction de la RPA a sollicitée Guilaine-Rosine Gatoni, porte-parole du président Ndayishimiye, pour réagir à ces dénonciations, mais sans succès.
