La pratique de la caniculture exigée au Burundi

Chaque ménage du Burundi doit acheter au moins cinq lapins à élever avant la fin de ce mois d’Octobre. Dans une correspondance datée fin Septembre, le ministre de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique invite toutes les autorités de différents domaines du pays à sensibiliser la population afin de pratiquer cet élevage de lapins. Certains Burundais s'interrogent déjà à qui profitera le projet.
Le ministre de l’intérieur, le développement communautaire et la sécurité interpelle les responsables de différents secteurs du pays de sensibiliser et faire comprendre à la population burundaise ce projet d’élevage de lapins.
A travers sa correspondance du 26 Septembre 2023, le ministre Martin Niteretse explique que cet élevage de lapins vient dans le but de soutenir le programme initié par le Président de la République Evariste Ndayishimiye. Et le ministre de préciser que tous les responsables doivent répondre et s’impliquer dans ce projet de caniculture. L’administration provinciale et communale, les chefs des zones de même que les responsables au niveau collinaire, y compris les agents de l'ordre, sont tous invités à s'impliquer de façon active dans la sensibilisation de la population. La correspondance du ministre précise que chaque ménage doit débuter par l’élevage d'au moins cinq lapins au plus tard le 31 Octobre 2023.
L’intérêt général du projet douté
La population des différents coins du pays apprécient le projet mais trouve qu’il faut des mesures d’accompagnent pour assurer sa faisabilité. ‘’Actuellement, la population burundaise fait face à une extrême pauvreté. Pour certains, il est extrêmement difficile d'avoir les moyens d'acheter ces cinq lapins. Il y a même des individus qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour acheter un simple savon destiné à l'hygiène de base, alors comment pourraient-ils se permettre d'élever cinq lapins ?’’ Ont expliqué des habitants de différentes provinces de l’intérieur du pays qui estiment que même si ces lapins étaient distribués gratuitement, certains seraient contraints de les vendre pour subvenir à leurs besoins fondamentaux.
Frédéric Bamvuginyumvira, ancien vice-président de la République du Burundi, fustige ce programme qui, selon lui, ne profitera qu’au président de la République lui-même. ‘’Souvenez-vous du projet de multiplication des avocats initié par feu Président Pierre Nkurunziza, regardez ce qui se passe avec les coopératives collines SANGWE. Tout ça n’apporte aucun profit à la population. Le président Ndayishimiye fait de même, lui seul tirera profit de cet élevage de lapins qui vient d’être imposé.’’
Pour Frédéric Bamvuginyumvira le président Ndayishimiye fait du commerce en violation de la loi fondamentale, en aucun cas il ne peut se soucier de l’intérêt général mais plutôt de son commerce.