La mauvaise gestion des responsables de l’hôpital de Fota dénoncée par le personnel
La direction de l’hôpital est accusée de détournement de fonds, ce qui se répercute sur le fonctionnement de la structure sanitaire. Le cas illustratif est celui de l’achat d’un frigo qui n’a fonctionné que pendant quelques jours seulement alors qu’il était censé être neuf. Et comme conséquences, les médicaments y conservés se sont détériorés.
Ce frigo en question date d’une année. Certains infirmiers de cet hôpital qui se sont confiés à la RPA révèlent que son achat a été des plus frauduleux. Ils font également savoir que même la facture présentée par le directeur dudit établissement ne reflète pas la réalité.
‘’L’hôpital de Fota fait face à un nouveau cas de vol. Cette fois-ci, il s’agit d’une surfacturation de certains produits. Je donnerai l’exemple d’un frigo qui a soi-disant été acheté à 3.300.000 francs burundais alors que son prix sur le marché est estimé à 1.100.000.’’ Se lamentent certains infirmiers.
A part que le réfrigérateur en question n’a pas fait long feu, les infirmiers dudit hôpital disent qu’il ne remplissait même pas les conditions exigées, d’où son boycott par le personnel. ‘’Les premiers à avoir boycotté ce frigo sont les laborantins. Ce sont eux qui ont constaté que ce dernier était un simple frigo utilisé dans des ménages, donc qui n’est pas adapté à la conservation des vaccins et autres médicaments. Ce frigo a juste été acheté pour maquiller le détournement d’argent.’’
En principe, le réfrigérateur utilisé dans le domaine de la santé doit porter des spécifications approuvées par l'OMS, avec des modèles bien définies.
Les conséquences de cet acte commencent déjà à se faire sentir. En effet, selon nos sources, certains médicaments se sont détériorés suite au manque de congélateur. ‘’Le frigo en question se trouve actuellement à la pharmacie. Il congelait les médicaments du diabète comme les insulines et les vaccins antirabiques. Tous ces produits sont endommagés. Ils ont une valeur estimée à près de deux millions de francs burundais.’’
Les malades, surtout les diabétiques, en font les frais car ‘’ils ont passé au moins deux jours sans aucune assistance médicale. Et avec peu de chance, ils vont reprendre le traitement à zéro, sinon ils risquent de mourir.’’ Se désole un des infirmiers qui s’est entretenu avec la RPA.
A ce propos, nous avons tenté de joindre le docteur Ezéchiel Nzuwonsaba, directeur de l’hôpital de Fota, ainsi que le Docteur Thaddée Ndikumana ministre de la santé publique et de la lutte contre le sida, mais sans succès.