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Expropriation massive au Burundi : Des milliers de familles dépossédées au profit d'intérêts privés

Expropriation massive au Burundi : Des milliers de familles dépossédées au profit d'intérêts privés

Le Burundi fait face à une crise foncière, marquée par une vague d'expropriations massives qui touche des milliers de familles à travers le pays. Ce phénomène, qui prend une ampleur alarmante, a été mis en lumière par une récente étude du Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC), révélant l'étendue d'une pratique qui soulève de sérieuses inquiétudes quant au respect des droits fonciers et à la stabilité sociale du Burundi.

L'étude du FORSC a recensé pas moins de 29 cas d'expropriation à travers le pays, marquant une évolution préoccupante de cette pratique. Autrefois limitée à des cas individuels, l'expropriation prend désormais une forme massive, affectant des communautés entières. Les provinces les plus touchées incluent Cibitoke, Bubanza, Rumonge et Bujumbura, où des centaines d'hectares de terres ont été saisis, laissant des milliers de familles sans ressources.

Parmi les cas les plus emblématiques, on note celui de Mutambara, dans la province Rumonge, où 910 hectares de terres ont été accaparés. À Kumudubugu, dans la province Bubanza, plus de 1096 hectares appartenant à plus de 1500 ménages ont été saisis pour l'extension d'un camp militaire. À Gasenyi, dans la province Bujumbura, les habitants possédant des parcelles dans les 160 hectares aux alentours du palais Ntare Rushatsi ont été expropriés. Des cas similaires ont également été signalés dans les provinces de Cibitoke, Cankuzo et Gitega.

Audace Havyarimana, coordonnateur de projet au FORSC, souligne la gravité de la situation : « Oser exproprier plus de 910 hectares appartenant à plus de 2000 familles est vraiment dramatique. Une telle démarche témoigne d'une grande insouciance envers la population. » Il met en garde contre les risques de paupérisation massive et de mécontentement social qui pourraient conduire à des réclamations de masse à travers le pays.

Bien que l'expropriation pour cause d'utilité publique soit régie par le code foncier burundais, la pratique actuelle est éloignée de ce cadre légal. Les terres expropriées sont souvent redistribuées à des personnalités influentes, soulevant des questions sur la légitimité et l'équité de ces procédures. Le FORSC appelle le gouvernement à assumer ses responsabilités en protégeant sa population et en restituant leurs droits aux victimes d'expropriations abusives.

 

 

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