Le Burundi cité parmi les pays qui nient la réalité sur la contagion du Covid-19
Le Conseil des droits de l’homme des nations unies a cité ce mardi 30 juin le Burundi parmi les pays où les déclarations nient la réalité sur la contagion du coronavirus.
« En Belarusse, au Brésil, au Burundi, au Nicaragua et aux Etats Unies d’Amérique parmi d’autres, je suis préoccupée par les déclarations qui nient la réalité sur la contagion virale et la montée de la polarisation sur les problèmes-clés des déclarations qui peuvent intensifier la gravité de la pandémie en sapant les efforts visant à freiner sa propagation et à renforcer les systèmes de santé. » S’indigne la Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, Michelle Bachelet, lors de la 44ème session du conseil.
Dans l’entre temps, le numéro un burundais a lancé une campagne d’éradication de la pandémie du Covid-19.
« Je reconnais personnellement que la pandémie de Covid-19 est un ennemi redoutable des burundais. Ils sont tous stressés par ce virus. Je m’engage donc à combattre cet ennemi des burundais. Je lance officiellement aujourd’hui la campagne d’éradiquer la pandémie Covid-19 au Burundi sous le thème ‘’Je dois guérir, j’évite d’être contaminé pour ne pas contaminer les autres’’. Nous demandons à cet effet à tous les burundais et habitants du Burundi de s’impliquer. Que chacun prenne ses dispositions pour éviter d’être contaminé et ainsi éviter de contaminer les autres. Ça doit rester une préoccupation individuelle et de tout le temps. » A annoncé ce 1er juillet le numéro un burundais.
En ce qui concerne le gouvernement, pour permettre une bonne hygiène, ils promettent de réduire de moitié le prix du savon et les tarifs d’eau.
« Que les fabricants ne s’inquiètent pas car le gouvernement paiera cette somme retirée du prix. Mais gare à celui qui sera attrapé exportant ces savons achetés à bas prix. Il sera considéré comme étant contre la lutte de la pandémie et devra en répondre très sérieusement. Les tarifs de l’eau appliqués dans les chefs-lieux des provinces seront réduits aussi jusqu’à l’éradication totale de cette pandémie. »
Dans ce cadre également, Evariste Ndayishimiye a fait savoir que les agents du ministère de la santé passeront à un dépistage systématique de tous les habitants des localités du pays qui ont des cas de Covid-19. « Toute personne sera testée afin de limiter la propagation mais aussi pour offrir aux personnes infectées le suivi médical avant que leur état ne s’aggrave. Nous appelons donc toute personne qui présente les signes cliniques de la maladie à se présenter dans des structures sanitaires. Nous le demandons parce que nous avons vu qu’il y a des gens qui ont peur de se faire dépister alors que les tests et traitements des malades sont gratuits. »
Pourtant, la réalité est autre.
Certains malades qui se sont entretenus avec la RPA font savoir que des fois, ils se retrouvent dans l’obligation de débloquer près d’un million de francs burundais pour un séjour de 10 jours, en l’occurrence ceux qui sont soignés pour des complications respiratoire.
Les malades du COVID-19 pointent du doigt certaines pharmacies de la Mutuelle qui ne leur facilitent pas l’accès à certains médicaments. Témoignage d’un d’entre eux alités dans l’un des hôpitaux de Bujumbura.
« Les pharmacies de la mutuelle ne mettent pas certains médicaments à la disposition des clients. Il s’agit entre autre du médicament appelé NOVEX qui facilite la circulation. Chaque malade de la Covid-19 doit acheter pour son traitement une boite de NOVEX par jour qui comprend deux seringues contenant une solution injectable. Chaque boîte de NOVEX s’achète entre 58 et 60 000 Francs Burundais. Le traitement contre la Covid-19 dure entre 5 et 10 jours et c’est le malade qui doit payer toute cette somme d’argent. » Se plaint un des malades atteints du coronavirus.
Anticoagulant qui prévient la thrombose, le NOVEX est un médicament indispensable dans le traitement des personnes souffrant du coronavirus et qui présentent des troubles respiratoires.
Les plus chanceux, paient 300 mille francs burundais pour 5 jours d’injection. Pour ceux qui nécessitent un traitement de 10 jours, une somme de 600 mille francs burundais est inéluctable. De plus, le patient doit également prendre l’AZITHROMYCINE et le CEFTRIAXONE comme l’exige le protocole. Et comme si cela ne suffisait pas, le patient doit aussi s’acquitter du paiement de la chambre à raison de 10 à 20 mille francs burundais par jour, du moins pour ceux qui sont hospitalisés dans les structures sanitaires publiques de Bujumbura. Etant dans l’incapacité de se procurer toute cette somme, poursuivent nos sources, certains malades se cloîtrent chez eux, ce qui serait d’ailleurs à l’origine des décès massifs enregistrés. D’où ces malades demandent au président de la république de veiller scrupuleusement à la mise en application de la mesure de gratuité de soins pour les malades atteints du Covid-19 avant que cette pandémie ne décime la population.