Burundi : Le prix du sucre haussé à plus de 150%
Ce samedi 14 septembre 2024, la direction de la Société Sucrière de Moso, SOSUMO, a décidé d’augmenter le prix du sucre. Le prix d’un 1 kg de sucre a été plus que doublé. L’Association Burundaise des Consommateurs parle d’une hausse exagérée et demande que la décision soit revue pour l’intérêt des consommateurs.
Le prix officiel d’un kilogramme de sucre était jusque-là de 3 300 Francs Burundais, désormais la même quantité sera vendue à 8000 francs burundais. Dans une conférence animée ce lundi 16 septembre, Aloys Ndayikengurukiye, Directeur Général de la SOSUMO, a expliqué que la décision a été prise conformément « à l’ordonnance sortie conjointement par les ministres en charge du commerce et des finances en août dernier, libéralisant le commerce du sucre et précisant que les prix seront fixés en fonction du coût de production et d’importation. »
Le Directeur Général de la SOSUMO, l’unique usine de production du sucre au Burundi, de mentionner que les prix de tout ce que l’usine utilise dans la production du sucre ont beaucoup augmenté. « Les machines, les intrants utilisés ont sensiblement augmenté sur le marché local et étranger. »
Aloys Ndayikengurukiye a fait savoir que la mesure vise aussi à limiter les spéculations de certains commerçants. « Les privés ont commencé à importer le sucre. Dans différents points de vente, dans les marchés et alimentations, le prix d’un kilogramme de sucre importé varie entre 8 000 Francs Burundais et 12 000. Notre décision permettra donc aussi de limiter les spéculations de certains commerçants qui vendaient le sucre de la SOSUMO à un prix très exorbitant. »
L’Association Burundaise des Consommateurs, ABUCO, déplore beaucoup cette décision. « La décision n’a pas tenu en compte la réalité du consommateur », a fait savoir le président de l’ABUCO dans sa réaction.
Pierre Nduwayo souligne que c’est la première fois au Burundi que le prix d’un article est augmenté à plus de 150 %. Réagissant à l’argument de vouloir ajuster le prix de la SOSUMO à celui des commerçants privés, le président de l’ABUCO a tenu à souligner qu’une société étatique ne fonctionne pas comme des privés, car « L’État doit protéger le consommateur et des fois doit faire des efforts pour ne pas hausser les prix. »
Pierre Nduwayo, président de l’Association Burundaise des Consommateurs, appelle à la révision de cette décision. Il demande que le prix soit diminué à défaut d’être maintenu comme il était.
Depuis des années, cette denrée est rare dans le pays. La SOSUMO avait fini par accepter qu'elle n'est plus à mesure de satisfaire le marché intérieur.