Bujumbura : La population souffre suite à la pénurie du mazout
Depuis un mois, les habitants de la mairie de Bujumbura, la capitale économique, font face à la pénurie du carburant de type mazout. Par conséquent, plusieurs activités sont perturbées et le manque à gagner est énorme.
A cause de cette pénurie du mazout dans la capitale économique de Bujumbura, les conducteurs de véhicules consommant du mazout pour transporter les personnes et les marchandises font savoir que leur métier est devenu très difficile car ils peuvent passer ‘’plus de deux jours à faire la queue sur les stations-service.’’
Suite à tous ces jours qu'ils passent sans travailler, les conséquences sont énormes pour ces conducteurs de véhicules de transport, ‘’ils ne sont plus capables de prendre en charge leurs familles ou encore payer leurs loyers, sans oublier qu'ils se disputent chaque fois avec leurs employeurs qui leur demandent de verser l'argent qu'ils ont gagné.’’
Certaines entreprises travaillent à perte
Le cas illustratif est celui des propriétaires de sociétés de construction qui disent qu'ils enregistrent un énorme manque à gagner ces jours-ci suite à cette pénurie du mazout du fait qu'ils utilisent des véhicules qui consomment ce carburant. Actuellement, ils font face à de sérieux problèmes surtout celui de ne pas terminer le travail au temps convenu dans le contrat, ce qui les met dans des pénalités. Une situation qui est aggravée par la montée du coût des véhicules qui leur apportent les matériaux de construction, nous a indiqués un entrepreneur qui a gagné un marché de construction d’un établissement scolaire.
Notre source fait aussi savoir que les aides maçons enregistrent également un manque à gagner suite à ce manque de carburant. ‘’Quand les matériaux de construction manquent sur le chantier, les ouvriers ne peuvent pas travailler. Donc, ils ne vont pas percevoir la totalité de leur rémunération mensuelle, car au lieu de travailler pendant 30 jours, ils travaillent seulement pendant 15 ou 20 jours à cause du manque de matériaux de construction.’’
La montée des prix des denrées alimentaires s’en suit
Un habitant de la zone Nyakabiga qui s’est confié à la RPA fait savoir que les prix des denrées alimentaires en provenance de l’intérieur du pays ont sensiblement monté. ‘’Un kilogramme de pommes de terre qui se vendait à 1500 BIF, est actuellement à 1800 BIF. Le prix d’un kilo de bananes qui était à 1200 BIF, se vend à 1500 BIF’’, précise la source.
Interrogés sur la cause de la hausse des prix de ces produits alimentaires, les chauffeurs qui amènent ces denrées font savoir que ‘’le prix de 20 litres de mazout coûte pour le moment 150 mille BIF sur le marché noir. Un prix qui est très élevé, ce qui fait que certains d’entre nous ont décidé de garer leurs véhicules.’’ Mise à part cette hausse des produits alimentaires, même certains services publics tournent au ralenti.
Malgré cette situation devenue très préoccupante, les habitants de la ville de Bujumbura constatent malheureusement que le problème de pénurie de carburant semble être oublié puisque les autorités sont dans un silence total. Ainsi, ils demandent avec insistance au gouvernement de se ressaisir afin de résoudre ce problème devenu très récurrent durant plusieurs années.