Suspense au CNL : Le procès d'Agathon Rwasa reporté, l'élection en jeu
La Cour suprême du Burundi a ouvert ce jeudi 7 novembre le procès opposant Agathon Rwasa à la nouvelle direction du parti Congrès National pour la Liberté (CNL). Cependant, l'audience a été rapidement ajournée au 27 février 2025, laissant planer l'incertitude sur l'avenir politique du parti à l'approche des élections.
Au cœur du litige se trouve la légitimité du congrès tenu le 10 mars 2024 à Ngozi, au cours duquel un groupe de députés dissidents a évincé Rwasa de la présidence du CNL au profit de Nestor Girukwishaka. Rwasa et ses partisans contestent la validité de cette décision, arguant qu'elle viole les statuts du parti.
L'ajournement du procès a suscité des réactions contrastées. Pamphile Malayika, un fidèle de Rwasa, a exprimé sa déception : « Nous entrons déjà dans la période électorale. Nous espérions une résolution rapide pour pouvoir participer à la prochaine compétition électorale. »
En revanche, le camp de Girukwishaka reste serein. Léopold Hakizimana, secrétaire général de cette faction, a déclaré : « Le fonctionnement de notre parti n'est nullement affecté. Nous opérons officiellement depuis le 10 mars. »
Le motif du report, annoncé par la cour, est lié à des questions de procédure, notamment l'utilisation du terme "consort" dans la plainte déposée par le camp Rwasa. La plainte contestant la légalité des conclusions issues du congrès organisé par la faction de Nestor Girukwishaka à Ngozi est pendante devant la Cour suprême depuis avril 2024, soit un peu plus de six mois.