Manipulation de la justice nationale face à l’impasse devant la justice régionale
Le gouvernement CNDD-FDD manipule sans cesse la justice burundaise dans les procès politiques, mais par la suite, ce même gouvernement fait profil bas devant les juridictions régionales et internationales, comme il n’a pas la main mise sur ces dernières. Ainsi, le gouvernement du Burundi n’a en aucun cas comparu ou encore gagné un procès devant ces juridictions.
Il est d’habitude que la justice burundaise tranche les procès politiques selon la volonté et les aspirations du parti au pouvoir et le gouvernement qui en émane. Une pratique qui prouve la dépendance de l’appareil judiciaire vis-à-vis du gouvernement.
Néanmoins, lorsque ces procès sont interjetés appel devant les cours et mécanismes régionaux et internationaux, généralement le gouvernement burundais ne réagit pas par rapport aux plaintes à sa charge.
Le cas illustratif le plus récent, en date du 29 septembre de cette année 2022, la commission des droits de l’homme et des peuples basée à Banjul en Gambie a adressé une correspondance au président burundais Evariste Ndayishimiye. Elle lui a signifié d’avoir accusé réception les plaintes contre Gitega relatives à la violation des droits de 12 personnes en exil, dont les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme taxés de putschistes en 2015. Dans cette correspondance, la commission demandait au gouvernement du Burundi de fournir son point de vu par rapport à ces plaintes. Une réaction qui n’a pas encore été faite jusqu’à cette date.
Une autre illustration, un groupe de travail des Nations-Unies sur les disparitions forcées, s’est prononcée en faveur des victimes de plus de 60 dossiers de disparitions forcées au Burundi entre 2016 et 2022. Les préposés de l'état burundais et les Imbonerakure viennent en tête des bourreaux-exécutants et planificateurs dans ces dossiers, et par conséquent, la condamnation revient à l’état burundais. Là aussi, Gitega n’a point réagi.
Par ailleurs, même les procès dans lesquels le gouvernement burundais a participé, il les a perdu. Ici, on reviendrait sur le procès rendu par la cour de l’EAC en date du 25 novembre 2021 qui invalide le troisième mandat de feu président Pierre Nkurunziza, car inconstitutionnel et en violation de l’Accord d’Arusha.