Human Rights Watch dénonce l’instrumentalisation de la justice dans le dossier des quatre journalistes d’Iwacu
L’organisation internationale de défense des droits humains Human Rights Watch trouve partisans les juges qui ont siégé dans le procès des journalistes du groupe de presse Iwacu. Pour cette organisation, c’est un procès qui a été entaché d’irrégularités. Human Rights Watch estime que ce procès est un
exemple éloquent de l’instrumentalisation de la justice burundaise.
Intitulée ‘’la liberté d’expression mise à mal à l’approche des élections’’, la déclaration de ce mardi de Human Rights Watch revient sur les premières accusations qui pesaient sur les quatre journalistes du groupe de presse Iwacu. Ils étaient accusés de complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, rappelle Human Rights Watch. Mais finalement, fait remarquer cette organisation de défense des droits de l’homme, ils ont été coupables d’avoir tenté de commettre ce crime. Une chose qui, selon Human Rights Watch, est considérée comme une infraction pénale moins grave mais contre laquelle, les avocats de la défense n’ont pas eu l’occasion de se défendre devant le tribunal.
En vertu du droit international relatif aux droits humains, souligne Human Rights Watch, les accusés ont le droit de se défendre contre les accusations de crime qui pèsent sur eux. Pour ce faire, poursuit Human Rights Watch, ils ont le droit de connaître et de contester tous les éléments de preuve que l’accusation a recueillis à leur encontre.
Modifier les chefs d’inculpation en cours de procès sans donner aux accusés la possibilité de se défendre constitue une violation de ce droit déclare l’organisation internationale des droits de l’homme. Selon cette dernière, cette procédure illustre crûment la politisation de l’appareil judiciaire au Burundi.
Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch a déclaré qu’informer le public sur des sujets qui le concerne ne devrait pas conduire à des poursuites pénales. Il trouve que les autorités burundaises mènent une offensive contre la liberté d’expression à quelques mois des élections prévues pour cette année.
Les 4 journalistes d’Iwacu ‘’Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Térence Mpozenzi, et Egide Harerimana’’ ont été condamnés, par le Tribunal de Grande Instance de Bubanza, le 30 janvier 2020, à une peine d’emprisonnement de 2 ans et 6 mois et d’une amende d’1 million de francs burundais chacun.
Leur chauffeur, qui était en liberté provisoire depuis quelques jours, a été acquitté.
Ces journalistes du groupe de presse Iwacu ont été arrêtés le 22 octobre dernier alors qu’ils se rendaient dans la commune Musigati de la province Bubanza pour couvrir les combats qui opposaient les forces régulières aux rebelles du mouvement RED-Tabara.