Tanzanie : Un compte à rebours lancé pour les réfugiés burundais
Les Burundais réfugiés dans les camps de la Tanzanie ont moins d’une année pour rentrer volontairement. L’annonce a été faite ce 20 février par l’inspecteur chargé des questions des réfugiés dans la province de Kigoma, lors de sa visite au camp Nyarugusu. L’annonce est faite alors que des mesures draconiennes ont été déjà prises contre cette catégorie de réfugiés hébergés par la Tanzanie. Depuis quelques semaines toutes les boutiques des Burundais ont été détruites dans ce camp.
« La Tanzanie vous aime, elle veut faire le commerce avec le Burundi mais elle ne veut pas de réfugiés burundais ! » A déclaré ce mardi John Walioba Mwita aux réfugiés burundais du camp Nyarugusu. L’inspecteur chargé des questions des réfugiés dans la province Kigoma a bien signifié à ces réfugiés burundais que leur retour est déjà décidé par le gouvernement Tanzanien et donc que l’assistance octroyée aux réfugiés sera suspendu après le délai de 10 mois leur accordé pour un rapatriement volontaire. « Après cette période j’ignore la suite.» Leur a dit Mr Walioba Mwita.
Des mesures inexorables contre les Burundais
Depuis le 12 de ce mois de février, les boutiques tenues par les réfugiés burundais sont détruites. Ce sont des agents de sécurité dans le camp dit Sungusungu accompagnés de policiers tanzaniens et quelques fois de certains responsables du camp qui mènent l’opération de démolition de petites boutiques et salons de coiffure. Seules les zones habitées par les réfugiés burundais sont concernées.
« Lorsqu’ ils ont démoli les marchés, ils nous demandaient de faire de petites activités commerciales à la maison. Mais maintenant ils nous empêchent toute activité génératrice, petite soit-elle. Nous avions construit de petites maisonnettes pour faire ce commerce, ils ont tout détruit. » Explique un des réfugiés burundais de ce camp.
Cette situation complique davantage le quotidien de ces réfugiés car non seulement il leur est actuellement difficile de trouver où acheter ce dont ils ont besoin mais aussi ils sont privés du peu de revenus qu’ils tiraient de ces activités. Désespérés, ces réfugiés lient ces mesures à la décision de les renvoyer bon ou mal gré.
Et selon l’inspecteur chargé des questions des réfugiés à Kigoma, le retour des Burundais a été décidé l’année dernière lors d’une réunion tripartite entre le gouvernement du Burundi, celui de la Tanzanie ainsi que le Haut-Commissariat pour les Réfugiés.