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Silence et disparition : Les médecins burundais face à la répression

 Silence et disparition : Les médecins burundais face à la répression

Une vague d'arrestations aux allures d'enlèvements secoue le corps médical burundais. Cinq médecins généralistes, tous membres du Syndicat des Médecins Généralistes du Burundi (SYMEGEB), ont mystérieusement disparu fin janvier 2025 dans diverses régions du pays. Ces disparitions, survenues après des discussions sur un groupe WhatsApp concernant les salaires jugés insuffisants, soulèvent de graves inquiétudes.

La chronologie des disparitions est alarmante. Le 27 janvier, le Dr. Nazaire Ndereyimana, médecin-chef du district de Fota en province Mwaro, est arrêté lors d'un déplacement à Bujumbura. Trois jours plus tard, le 30 janvier, deux autres médecins subissent le même sort : le Dr. Pierre-Claver Ruragahiye dans la province Rutana, et le Dr. Achel Igiraneza à son poste à l'hôpital Gahombo en province  Kayanza. Le lendemain, 31 janvier, deux nouveaux cas s'ajoutent à la liste : le Dr. Désiré Congera et le Dr. Polycarpe Ntakiyiruta, ce dernier exerçant à l'hôpital de Mivo en province Ngozi.

Ces arrestations surviennent dans un contexte de tension croissante au sein du corps médical burundais. Les médecins, confrontés à des conditions de travail difficiles et des salaires jugés insuffisants, avaient commencé à exprimer leur mécontentement. Un médecin généraliste burundais gagne entre 450 000 et 460 000 francs burundais par mois, une somme considérée comme inadéquate face au coût de la vie actuel.

Au cœur de cette affaire se trouve un groupe WhatsApp créé en décembre 2024 par le SYMEGEB pour faciliter les échanges entre ses membres et recueillir leurs idées concernant une potentielle demande d'augmentation salariale. Selon des sources proches du dossier, les cinq médecins arrêtés auraient été ciblés en raison de leurs interventions sur ce groupe.

Les collègues des médecins disparus expriment leur profonde inquiétude. Ils appellent les autorités à mettre fin à ces arrestations et à privilégier le dialogue pour résoudre les problèmes du secteur de la santé. Un médecin, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a déclaré : « Nous lançons un appel aux organes de l'État et aux agents de la documentation qui enlèvent ces médecins, de stopper ce phénomène, car il n'apportera rien. Il serait préférable de penser à les régulariser et les maintenir dans le pays. »

La ministre de la Santé et de la Lutte contre le sida, Lydwine Baradahana, n'a pas pu être jointe pour commenter ces arrestations.

 

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