Sécurité ou discrimination ? Mabayi interdit le travail des femmes non-natives
Dans la commune de Mabayi, en province Cibitoke (nord-ouest du Burundi), l'administrateur Jeanine Izomporera a pris une décision interdisant aux femmes et filles non natives de travailler dans les bars et cabarets de la région. Elle leur demande également de quitter la commune.
Selon la décision du 18 février, il est désormais strictement interdit aux femmes et filles non originaires de Mabayi de travailler dans les bars et cabarets de la commune. L'administrateur leur enjoint de quitter la localité dans les plus brefs délais, allant jusqu'à leur interdire de louer un logement sur place. De plus, la présence de femmes non accompagnées par leur mari dans un bar après 20h est formellement proscrite.
Jeanine Izomporera justifie ces mesures par la nécessité de "réduire l'arrivée massive de ces femmes et filles demandeuses de travail dans les bistrots de la commune" et de "renforcer la sécurité". Elle avertit que toute infraction à ces nouvelles règles sera considérée comme un crime et fera l'objet de sanctions.
Pour légitimer sa décision, l'administrateur s'appuie sur la loi organique n°1/04 du 19 février 2020, modifiant certaines dispositions de la loi n°1/33 du 28 novembre 2014 relative à l'organisation de l'administration communale. Cependant, l'interprétation et l'application de cette loi dans ce contexte soulèvent des interrogations quant à sa légitimité et sa conformité avec les droits fondamentaux.