Ruyigi: Vie précaire des détenus du cachot du commissariat provincial suite au surnombre

Les deux petites cellules du cachot du commissariat provincial de la police à Ruyigi étaient destinées à accueillir chacune une seule personne, mais elles comptent actuellement 15 détenus ou même plus. Ceux qui y sont incarcérés restent dans une même position.
Le cachot du commissariat de la police à Ruyigi a été construit sous la colonisation allemande. Conçue au départ pour accueillir une seule personne, une cellule compte actuellement une dizaine de détenus. ‘’ Si on y passe deux jours, on sort les pieds gonflés car on reste tout le temps debout. La chambre que l’on dirait un peu vaste, peut contenir jusqu’à 18personnes’’, témoigne un habitant de la province Ruyigi ayant un membre de sa famille détenu dans ce cachot.
Hormis le surnombre de détenus, ils n’ont même pas l’autorisation de sortir pour prendre la douche ou aller se soulager en cas de besoin. ‘’Les détenus sortent à la toilette à 6heures et à 16heures et à aucun autre moment. Pendant toute la période de détention, ils n’ont pas la permission d’aller se laver. Un détenu se lave soit après libération soit après le transfert à la prison centrale’’, ajoute une source de ce commissariat.
Pour se soulager, ces détenus se servent de sachets ou de petits bidons ce qui, alertent les familles, pourrait leur causer différentes maladies. ‘’ Ils font le grand besoin dans des sachets de 10francs de couleur blanche. Pour le petit besoin, ils utilisent un bidon de 5litres ou de petites bouteilles d’eau minérale. Le détenu fait ses besoins dans la cellule devant tout le monde, imaginez-vous ce calvaire”, déplore un membre des familles des détenus.
A ce sujet, la rédaction de la RPA n’a pas encore pu recueillir la réaction de Jean Gentil Nizigiyimana, le commissaire provincial de la police Ruyigi.