Lettre ouverte de l’Initiative pour les droits humains au Burundi à Evariste Ndayishimiye.
L’organisation, Initiative pour les droits humains au Burundi, demande au président de la République de faire preuve de garant de l’indépendance de la magistrature et de mettre terme à l’impunité pour les crimes commis au Burundi. Dans une lettre ouverte de ce 30 juin adressée au numéro 1 burundais, IDHB regrette le fait que toutes les promesses du président NDAYISHIMIYE lors de son entrée en fonction il y a de cela deux ans n’ont jamais été traduites en actes.
Deux ans plus tard, pas de justice au Burundi : c'est le titre de la lettre ouverte adressée au président Evariste Ndayishimiye à l'occasion du deuxième anniversaire de son investiture comme président du Burundi.
L'Initiative pour les droits humains au Burundi rappelle une autre lettre qui lui avait été adressée qui décrivait comment 6 citoyens ont été tués entre octobre 2019 et mai 2020 en raison de leurs affiliations politiques. La plupart des victimes étaient membres du parti d'opposition, le Congrès National pour la Liberté, CNL en sigle. Les imbonerakure, membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir étaient responsables de la plupart de ces crimes. L'IDHB indique que ces imbonerakure agissaient en connivence avec des autorités locales ou des représentants locaux du CNDD-FDD ou avec leur soutien apparent.
L'IDHB évoque 12 militants du parti CNL décédés du 7novembre 2019 jusqu'au 15 décembre 2021. Selon cette organisation de défense des droits de l'homme, certains membres du parti d'Agathon Rwasa ont succombés de leurs blessures quelques jours après suite aux coups leur infligés par des imbonerakure tandis que d'autres ont été tirés dessus par des organes de l'Etat. L'exemple illustratif est celui du nommé Albert Niyondiko qui était soupçonné de soutenir l'opposition armée abattu dans la province de Bururi le 9 mars 2020 par des agents de la police et ceux du service national des renseignements. C'était lors d'une opération menée dans cette province.
L'IDHB revient sur l'enlèvement d'Elie Ngomirakiza, qui était responsable du parti CNL en commune de Mutimbuzi le 9 juillet 2021 et qui n'a jamais été revu.
En 2021, Gérard Ndayisenga, cadre du service national des renseignements a été arrêté pour avoir joué un rôle dans la mort du certain Augustin Matata. L'initiative pour les droits humains au Burundi rappelle que le président Ndayishimiye avait promis que cet agent du SNR allait être puni de façon exemplaire mais en vain.
L'IDHB déplore l'impunité qui protège les auteurs des meurtres et toutes les violations graves des droits humains contre les opposants réels ou supposés et qui a continué à s'observer au cours des dernières années.
IDHB rappelle qu’en qualité de chef de l'Etat, de garant de l'indépendance de la magistrature, le président a la capacité d'assurer que les hommes puissants dans son entourage ainsi que ses proches impliqués dans différents crimes soient traduits en justice.
Enfin, l'IDHB indique que c'est lorsque la justice sera rendue pour les crimes graves que le Burundi pourra se concentrer sur les défis sociaux et économiques à venir.