Justice à prix fort : Les détenus de Gisuru contraints de financer leur propre transfert

Au cachot de Gisuru, dans la province Ruyigi, les détenus sont contraints de payer leur propre transport vers le parquet provincial, malgré la disponibilité d'un véhicule officiel. Cette pratique suscite des interrogations sur l'accès à la justice et les droits des détenus.
Selon des sources locales, les responsables du cachot profitent de la pénurie nationale de carburant pour exiger des détenus qu'ils paient 25 000 francs burundais chacun pour leur transport. Cette somme est censée couvrir les frais de carburant nécessaires à leur déplacement vers la prison centrale de Ruyigi.
Cette situation est d'autant plus troublante que le véhicule du commissaire, normalement destiné au transport des prisonniers, est régulièrement aperçu en déplacement dans les communes de la province et à la frontière. Paradoxalement, c'est ce même véhicule qui est utilisé pour transporter les détenus une fois qu'ils ont payé les frais exigés.
Les prisonniers, déjà en situation précaire, se trouvent dans l'impossibilité de réunir la somme demandée. Un témoin s'indigne : « Imaginez demander à quelqu'un qui est emprisonné de payer pour son transport au parquet. »
Des voix s'élèvent pour demander la libération de certains détenus et le transfert des autres afin de désengorger le cachot, ainsi que l'arrêt de cette pratique de paiement. Certains suggèrent l'utilisation de véhicules alternatifs, comme ceux du parquet ou de la commune, pour assurer le transport des prisonniers.
Au moment de la rédaction de cet article, les tentatives pour obtenir un commentaire du commissaire du cachot sont restées infructueuses.