Gitega : Un détenu meurt faute de soins urgents

Dans la matinée du dimanche 23 février 2025, vers 5 h 00, un prisonnier de la prison centrale de Gitega est décédé. Ndihokubwayo Innocent, apparemment en bonne santé la veille, est mort après avoir développé des symptômes alarmants au milieu de la nuit.
Selon des sources internes à l'établissement pénitentiaire, Ndihokubwayo a commencé à présenter des signes de maladie vers une heure du matin. Ses codétenus, inquiets de son état, ont rapidement alerté leurs représentants, qui ont à leur tour contacté le directeur de la prison pour demander une intervention urgente.
Malheureusement, il semble que l'appel à l'aide n'ait pas été pris au sérieux. Les procédures habituelles en cas de maladie nocturne d'un prisonnier prévoient que le général de garde informe le directeur, qui doit se rendre sur place accompagné d'un infirmier pour évaluer la situation. Si l'état du malade est jugé grave, il doit être immédiatement transféré à l'hôpital.
Dans le cas de Ndihokubwayo, le directeur aurait répondu au général qu'il fallait attendre le matin pour s'occuper du malade, une décision qui s'est avérée fatale. Les détenus dénoncent une négligence flagrante de la part du directeur actuel. Ils comparent sa gestion à celle de l'ancienne directrice, Josiane, qui, selon eux, intervenait rapidement, même pour des cas moins graves. « À l'époque de la directrice Josiane, elle venait très vite dans la prison, même pour une personne qui souffrait de maux de tête. Elle venait avec un infirmier et s'occupait vite du cas. Mais le directeur actuel s'en fout », témoigne un prisonnier.
Les détenus s'indignent d'autant plus que le directeur habite à proximité immédiate de la prison et dispose de véhicules pour intervenir rapidement. « Ce qui est étonnant, c'est de voir un homme, et en plus un colonel, qui habite juste nez à nez avec la prison, manquer à venir aider alors qu'il a non seulement le véhicule de service, mais également son propre véhicule », ajoute une autre source.
La rédaction de la RPA n'a pas encore pu joindre Nduwayezu Salomé, le directeur de la prison de Gitega, pour obtenir sa version des faits.