Des solutions clés pour résoudre la pénurie permanentes des vivres dans les maisons carcérales
Le désengorgement des prisons du Burundi est l’une des solutions favorables, proposées par l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture ACAT-Burundi, pour couper court avec le manque persistant des vivres dans les prisons du pays. L’ACAT-Burundi indique également que l’application stricte du règlement d’ordre intérieur des prisons et le respect des règlementations en matière de marchés publics sont aussi recommandés pour trouver la solution à ce problème.
L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture ACAT-Burundi commence par rappeler que l’alimentation des personnes en situation de détention est un droit reconnu par l’art.31 de la loi No1/24 du 14 décembre 2017 portant révision du régime pénitentiaire.
Dans une enquête menée par ACAT-Burundi pour les mois de juillet et août 2022, il a été découvert que dans toutes les prisons du Burundi, il s’est observé une carence récurrente des denrées alimentaires. Du moment que la ration quotidienne d’un détenu est de 350g de farine de manioc, 350g de haricots, 50g d’huile de palme et 6g de sel, il y a plusieurs mois que l’huile de palme ne figure plus sur la liste des denrées.
Cette enquête montre que 5 sur les 9 prisons du Burundi ont passé entre 2 et 12 jours sans haricots. Pire encore, 8 prisons sur 9 ont passé entre 7 et 39 jours sans farine de manioc et ce, dans une période de deux mois.
L’ACAT-Burundi indique en effet que ces carences sont dues principalement à des problèmes d’octroi des marchés publics caractérisés par les pots de vin. Cette organisation ajoute que le défaut de paiement pousse les fournisseurs de ces denrées alimentaires à s’abstenir d’en fournir.
Selon toujours ACAT-Burundi, il s’observe un détournement des stocks alimentaires par les représentants des détenus en complicité avec les responsables des prisons dans le but de vendre ces denrées alimentaires à l’extérieur des prisons. Cela a donc une incidence sur la vie des prisonniers, surtout ceux qui n’ont pas de moyens financiers pour s’approvisionner eux-mêmes en nourriture, ce qui a déjà causé la mort d’un prisonnier.
Pour conclure, ACAT-Burundi recommande au gouvernement burundais de trouver une solution durable à ce problème par le désengorgement des prisons pour ne rester qu’avec un effectif raisonnable qu’on peut garantir le minimum des besoins essentiels requis. Egalement, l’application stricte d’ordre intérieur des prisons et le respect de la règlementation en matière de marchés publics, selon toujours cette organisation, limiteraient aussi ces carences répétitives. Elle recommande enfin une enquête sur les détournements des denrées alimentaires et de punir les responsables.