Demande de reconduction du mandat du rapporteur spécial de l’ONU au Burundi
Cinq organisations indépendantes de défense des droits humains plaident pour le renouvellement du mandat du rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Burundi. Dans une lettre rédigée ce 18 août 2022 à l’attention des représentants permanents des États membres et observateurs du conseil des droits de l’homme des Nations Unies, les cinq organisations indiquent que le rapporteur spécial a besoin au moins d’une année pour remplir sa mission.
Nommé en avril 2022, le rapporteur spécial, Fortuné Gaetan Zongo, qui était dans la phase de décollage de son mandat a présenté sa première mise à jour au Conseil en juin 2022 et doit présenter son premier rapport écrit lors de la 51ème session du Conseil prévue entre le 12 septembre et le 7 octobre 2022. Toutefois, le gouvernement burundais lui a refusé toute forme de coopération.
A travers leur correspondance, ces organisations précisent que la situation des droits humains au Burundi n’a pas évolué depuis que le mandat du rapporteur spécial a été mis sur pied. Elles évoquent des arrestations arbitraires d’opposants politiques ou de personnes perçues comme tels, des actes de torture ou autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, des disparitions forcées, des exécutions extrajudiciaires, des violences sexuelles et basées sur le genre, des restrictions sans justification aux libertés d’expression, de réunion pacifique et d’association, et des violations des droits économiques, sociaux et culturels qui sont liées aux fondements économiques de l’État.
Ces organisations indépendantes de défense des droits humains ajoutent qu’elles demeurent dans l’impossibilité de travailler au Burundi depuis la crise de 2015. Elles évoquent dans leur correspondance l’avocat et ancien défenseur des droits humains Tony Germain Nkina qui demeure en détention après que la Cour d’appel de Ngozi ait confirmé sa condamnation à une peine de cinq ans d’emprisonnement sur la base de chefs d’accusation liés à son travail en faveur des droits humains. Les cinq organisations n’oublient pas de mentionner de nombreux défenseurs des droits humains et journalistes qui sont en exil depuis 2015.
« Lors de sa 51ème session, le Conseil devrait aussi adopter une résolution qui renouvelle le mandat du rapporteur spécial sur le Burundi pour une année supplémentaire, » ont conclu les cinq organisations à savoir l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture ACAT-Burundi, African Centre for Justice and Peace Studies, African Defenders (Réseau panafricain des défenseurs des droits humains), Amnesty International et l’Association burundaise pour la Protection des Droits Humains et des personnes détenues (APRODH).