Décès d'un détenu à Bubanza : Quand le refus de soins devient fatal
Le détenu Joseph Nzigamasabo est décédé ce jeudi, 03 octobre, à l'hôpital Roi Khaled de Bujumbura, après un mois de demandes répétées de soins médicaux restées sans réponse à la prison de Bubanza. Il a été autorisé à bénéficier des soins adéquats tardivement.
Dès la mi-août 2024, l'état de santé de M. Nzigamasabo s'est détérioré rapidement. Malgré ses supplications et les alertes répétées du personnel infirmier de la prison, le directeur Samuel Kayanda a systématiquement refusé d'autoriser son transfert à l'hôpital de Bubanza, pourtant situé à moins de deux kilomètres de l'établissement pénitentiaire.
Ce n'est que le 12 septembre, alors que l'état du détenu était devenu critique, qu'un infirmier de la prison a finalement autorisé son transfert à l'hôpital de Bubanza. Les médecins y ont diagnostiqué des lésions pulmonaires graves nécessitant une évacuation urgente vers Bujumbura. Cependant, cette évacuation n'a pas eu lieu immédiatement.
Après 12 jours d'attente à l'hôpital de Bubanza, une tentative de la direction de la prison de Bubanza, de ramener le patient en prison a été empêchée par le personnel médical. Ce n'est que le 27 septembre que M. Nzigamasabo a finalement été transféré à l'hôpital Roi Khaled de Bujumbura, où il est décédé cinq jours plus tard.
Selon des sources proches du dossier, le refus initial de soins serait lié à l'accusation portée contre M. Nzigamasabo d'avoir participé aux manifestations contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza.